azerty

azerty

qwerty

qwerty

    Nouvelle Calédonie
  • Gilles Caprais | Crée le 30.04.2018 à 04h32 | Mis à jour le 30.04.2018 à 04h32
    Imprimer
    L’autorisation de création du Dumbéa Mall s’accompagnait de trois obligations pour le groupe Bernard Hayot : cession du Leader Price de Rivière-Salée, du Casino de la Vallée-des-Colons et des parts dans le Casino Johnston. La dernière n’est pas finalisée.
    Économie. Le nombre d’hypermarchés implantés dans l’agglomération de Nouméa est passé de deux à trois, jeudi, et il pourrait grimper à cinq d’ici deux ans. Certains magasins n’en sortiront pas indemnes.

    Le groupe Bernard Hayot a fêté jeudi, en grande pompe, l’ouverture de son deuxième Géant, le Dumbéa Mall. Cette première inauguration d’un hypermarché depuis près de trente ans signe la fin du face-à-face distant - certains disent « confortable » - entre Géant Sainte-Marie et Carrefour Kenu-In. Et d’ici deux ans, les Hyper U du groupe Ballande, à l’anse Uaré et à Païta, devraient porter à cinq le nombre de très grandes surfaces de l’agglomération.

    De l’avis de nombreux observateurs, le « vieux » Kenu-In pourrait souffrir de la concurrence frontale du « jeune » Dumbéa Mall, distant d’à peine 2 kilomètres à vol d’oiseau. « Le nouveau Géant va lui faire très mal. Carrefour ne tiendra pas longtemps », prédit un professionnel de la distribution.

    Michel Mees, directeur général de la SCIE (groupe Bernard Hayot, GBH), est persuadé du contraire.


    Certains magasins souffriront

    « Il y a de la place pour ces deux hypermarchés. Et je ne suis pas le seul à le penser. Le gouvernement est du même avis, puisqu’il a octroyé deux autorisations supplémentaires. » Certes.

    Cependant, en l’absence de croissance démographique phénoménale, les consommateurs attirés par les « nouveaux » seront principalement des clients perdus par les autres. « La concurrence fera son œuvre, comme le souhaitent les autorités. Au-delà, il est un peu tôt pour faire des suppositions », dit Michel Mees. Même sentiment du côté du groupe Kenu-In, où l’on s’abstient pour l’heure de tout commentaire. Pour statuer sur les demandes d’autorisation de création des trois nouveaux hypermarchés, la direction des Affaires économiques (DAE) a, pour sa part, été obligée de faire des suppositions.


    Certains magasins souffriront

    Dans ses calculs, l’arrivée des trois nouveaux hypers signifiait une diminution de près de 50 % du chiffre d’affaires de Kenu-In, rien de moins. Certains supermarchés verraient également leurs ventes reculer de manière spectaculaire : 35 % pour le Champion de Robinson (Kenu-In), -25 % pour le Leader Price d’Auteuil (GBH), -22 % pour le Super U Mageco (famille Hénin), etc. Le Géant de Sainte-Marie (GBH) serait également concerné, quoique dans une moindre mesure (-8 %).

    Si un ou plusieurs de ces magasins devaient fermer, la politique d’intensification de la concurrence approcherait vraisemblablement de ses limites.

    gilles.caprais@lnc.nc


    LE POINT DE VUE DE... Aurélie Zoude-Le Berre, présidente de l’Autorité de la concurrence

    Les Nouvelles calédoniennes :

    Quelles conséquences attendez-vous de l’ouverture du Géant de Dumbéa-sur-Mer ?

    L’opération ne change pas grand-chose au niveau de la part de marché des groupes GBH et Kenu-In en termes de surface commerciale [GBH a dû céder plusieurs magasins, NDLR]. On verra si cette ouverture d’un centre commercial moderne, peut-être agressif au niveau des prix, va modifier la répartition du chiffre d’affaires.

    Le groupe Carrefour va devoir s’adapter, peut-être par une stratégie de prix plus agressive que celle de Géant. D’ailleurs, j’ai noté dans le dernier relevé de prix de l’UFC-Que choisir que Kenu-In a le panier le moins cher, et c’est apparemment la première fois depuis longtemps.

    Quoi qu’il en soit, un nouveau centre commercial dans cette zone, c’est plutôt une bonne chose du point de vue du consommateur. Je pense que l’effet sera renforcé avec l’arrivée d’un troisième acteur, le groupe Ballande, avec les « hypers » de l’anse Uaré et de Païta. Si l’Autorité avait existé, elle aurait probablement accordé les mêmes autorisations que celles prononcées par la DAE*.

    Passer de deux à trois enseignes, est-ce suffisant pour assurer une concurrence satisfaisante ?

    Théoriquement, ça devrait être efficace. Et si les opérateurs ne respectaient pas les règles de la concurrence - c’est-à-dire se « faire la guerre », parce que c’est le principe - et se mettaient d’accord sur les prix, on aurait une enquête de l’Autorité de la concurrence et des sanctions très lourdes seraient appliquées.

    Sans même parler d’entente sur les prix, car ce serait le pire des scénarios, il est plus facile de se mettre au même prix que le concurrent quand on est deux. À trois, il y en a toujours un qui a intérêt à se placer à un niveau distinct. Et quand les trois pratiquent les mêmes prix, il y a nécessairement une entente.

    *Direction des Affaires économiques de la Nouvelle-Calédonie.

    Repères

    P

    Les « petits » vont-ils s’en sortir ?

    « Il est probable que la réorganisation ait un impact sur les moyennes surfaces ou sur les commerces de centre-ville », estime Aurélie Zoude-Le Berre.

    Carrefour contre-attaque

    Le groupe Kenu-In avait lancé des procédures judiciaires visant à l’annulation des autorisations accordées aux trois nouveaux hypers. Elles sont toujours en cours. La Société de distribution et de gestion (groupe Pentecost) avait pour sa part tenté de faire annuler l’autorisation des Hyper U.

    Le classement de l’UFC-Que choisir

    L’association de défense des consommateurs a réalisé son enquête annuelle sur les prix. En mars, son « panier calédonien », composé de 79 produits, coûtait 39 968 francs à Kenu-In, contre 40 330 au Super U de Kaméré, 40 848 au Géant, 40 917 au Super U Magéco, 41 014 au Casino Belle-Vie, 43 368 au Champion N’Gea et 43 704 au Simply Market. Le prix moyen du panier a augmenté de 1,6 % en un an (de -0,6 % au Simply à +3,2 % chez Géant).

    L’Autorité de la concurrence

    Entrée en action le 2 mars, mettant fin à l’intérim de la direction des Affaires économiques, l’Autorité a pour mission d’appliquer la loi antitrust, votée au Congrès en 2013. Sa mission : empêcher les situations de domination outrageuse pour éviter l’inflation.

    MERCI DE VOUS IDENTIFIER
    X

    Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.

    J'AI DÉJA UN COMPTE
    Saisissez votre nom d'utilisateur pour LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes
    Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.
    JE N'AI PAS DE COMPTE

    Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
    Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.
  • MEDIAS ASSOCIÉS
  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS
    Contenus Locaux Sponsorisés










rigthbanner

rigthbanner