La note du cabinet d’analyse Wood Mackenzie éclaire les dernières évolutions d’un marché du futur. Ce secteur des batteries pour véhicules électriques, Vale Nouvelle-Calédonie y croit fort au point d’avoir réorienté sa stratégie fin 2018.

Le titre de la fiche conçue par les analystes britanniques est parlant : « Les technologies lithium-ion de pointe sont sur la bonne voie pour un investissement annuel record. » Plus de 350 millions de dollars ont été investis dans ces technologies au cours du premier semestre 2019. Le curseur s’était arrêté à un peu plus de 600 millions de dollars sur l’année 2018. D’où la performance en vue sur le plan des dépenses.

Cinq matières sont essentielles pour la fabrication des batteries lithium-ion : le manganèse, le graphite, le lithium, mais aussi le nickel et le cobalt, deux productions bien connues à l’usine du Sud.

« Depuis 2018, les géants de l’automobile et les compagnies pétrolières ont beaucoup investi dans les technologies lithium-ion de pointe », écrit Wood Mackenzie. « Les investissements se sont concentrés sur le développement de batteries exemptes de cobalt. » Bien que toutes ces nouvelles formules ne connaîtront pas le succès, « plusieurs d’entre elles feront leur entrée sur le marché des véhicules électriques et de stockage au cours des prochaines années ». Mais, d’après des spécialistes, cette disparition annoncée du cobalt, au coût très élevé l’an dernier, se fera là au profit du nickel.

Meilleure autonomie et baisse du coût

Les analystes de Wood Mackenzie évoquent, dans la note, les batteries nickel-manganèse-oxyde de cobalt, ou NMC, mais aussi les batteries lithium-fer-phosphate, LFP, moins chères, cette fois sans nickel ni cobalt. Y a-t-il concurrence sur le marché entre ces deux produits ? Ce qui pourrait limiter l’ambition de Vale NC ? Non, selon un expert, le LFP est un vieux type de batterie offrant une très faible autonomie, ce qui est gênant pour une voiture… Et le coût des batteries NMC est appelé à baisser.

Selon le géant brésilien Vale, la part de marché des véhicules électriques va nettement croître. Les études mentionnent une position entre 8 et 20 % des ventes mondiales d’ici 2025 et entre 17 et 38 % en 2030. La filiale calédonienne a annoncé vouloir se positionner sur l’approvisionnement en nickel et en cobalt du marché européen de ces batteries du futur.