Les Nouvelles calédoniennes :

Vous êtes président du Medef depuis le mois de juin. Quelles sont les relations entre les membres du nouveau bureau ?

Je suis agréablement surpris dans le sens où l’on a vécu une campagne mouvementée, avec deux listes, ce qu’on voit rarement. Dans ces cas-là, les lendemains sont compliqués, il est généralement difficile de remettre tout le monde autour de la table.

L’ancien président (Daniel Ochida, NDLR) avait souhaité un apaisement rapide, c’est arrivé.

Il était question de fusionner les deux programmes.

Avez-vous réussi ?

Le travail n’est pas terminé. On s’est rencontrés à trois reprises, on a bien avancé. Les programmes avaient 70 % de points communs. On considère qu’il y a un certain nombre de points sur lesquels on n’est pas prêts.

On sait qu’on est très attendu par nos adhérents, par l’opinion publique, par les médias… Le gouvernement nous sollicite sur des sujets urgents comme la loi de programmation fiscale, l’exportation minière, mais nous ne sommes pas en ordre de marche pour l’instant. On ne veut pas non plus se précipiter, d’autant que l’on compte défendre des positions communes à l’interpatronale devant les autorités. En ce moment, un document fait des allers-retours entre les organisations. On va définir les sujets que l’on portera ensemble, et qui sera le leader sur chacun d’entre eux.

En tant que patron d’Air Calédonie, comment accueillez-vous le protocole d’accord signé jeudi à Lifou par le gouvernement, par la province des Îles et par les coutumiers ?

Le fait que les blocages ne soient plus à l’ordre du jour, c’est forcément une satisfaction. En revanche, j’attends de voir ce qu’il y a dans ce protocole. Il semblerait que la hausse tarifaire de 350 francs soit retirée. Pas de surprise, c’est ce que suggérait Air Calédonie dans les discussions préalables.

Mais ces 350 francs devront être récupérés ailleurs, sur d’autres billets…

Oui, il faudra les retrouver ailleurs. En contrepartie de ce retrait, nous demandons trois choses. La première, c'est la mise en œuvre d’une nouvelle grille tarifaire. Deuxièmement, la gestion de la continuité pays est trop lourde. On a demandé la création d'une carte magnétique, au lieu d'avoir des papiers à gérer. Enfin, nous espérons que le Congrès ouvrira la possibilité d'acheter des allers simples dans le cadre de la continuité pays, ce qui améliorera le remplissage des avions.

Si c'est ce que contient le protocole, alors il n'y a aucun problème pour nous. Mais je constate tout de même qu’Air Calédonie n'a pas été associée à ce nouveau protocole. J'ai un petit souci avec la méthode.

Où en est le plan de réduction de la masse salariale annoncé pendant la crise sanitaire ?

Je craignais que les partenaires sociaux ne fassent marche arrière. Pour le moment, ça tient toujours. On reste sur -20 % de masse salariale, et -10 % de frais généraux d'ici à la fin de l'année, pour économiser un milliard de francs par an.

Quelle est la situation financière d’Air Calédonie ?

On est raisonnablement optimiste. Avant la Covid-19, on avait un petit matelas d'un milliard de francs, ce qui ne représente que trois mois d'activité de la compagnie. Pour ne pas assécher cette réserve, on espère que les ventes reprendront d'ici la fin de l'année. À l'heure actuelle, nous ne sommes qu'à 50 % de notre activité habituelle, mais on reste assez optimiste pour la fin de l'année, qui est habituellement notre meilleure période.