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    Nouvelle Calédonie
  • ENTRETIEN AVEC Denis Protat, encyclopédiste de la musique des 70’s
    Propos recueillispar Yann Mainguet | Crée le 13.08.2019 à 04h33 | Mis à jour le 05.08.2020 à 04h21
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    Musicalement, « j\'ai baigné dans toute la période 1967-1970 », cette parenthèse dorée des grands festivals comme Woodstock, Monterey ou l’île de Wight, explique Denis Protat. Photo Yann Mainguet
    Il y a cinquante ans, du 15 au 18 août 1969, vibrait dans l’État de New York le festival de Woodstock devenu mythique. Auteur d’un travail inédit sur le hard rock des années 1970 et collectionneur avisé, le Calédonien d’adoption Denis Protat replonge dans cet événement musical.

    Les Nouvelles calédoniennes :

    Quel qualificatif vous vient à l'esprit lorsqu'est évoqué l'événement Woodstock en 1969 ?

    Gigantesque ! Hors normes ! Apocalyptique !… 50 000 personnes attendues… un demi-million au final… 32 groupes… des embouteillages monstres, mais aussi la vie sur site : sur trois jours et trois nuits avec deux naissances, trois morts… la drogue circulait en masse.

    Pluie, boue sur les terres du fermier Max Yasgur à Bethel, dans l'état de New York. Trois jours où le fameux « Peace and love » a fonctionné à plein régime.

    Dix millions de dollars furent dépensés pour rémunérer les artistes…

    C'est l'événement de la démesure. Le festival sera filmé par douze cameramen et un film sort en 1970 par Michaël Wadleigh avec l'aide de Martin Scorsese.

    Quelles prestations sur scène sont particulièrement remarquables à vos yeux ?

    Jimi Hendrix, Janis Joplin et son torride Ball and chain, version brûlante et déchirée.

    Mais aussi Johnny Winter, l'incroyable albinos et son heavy blues rock survitaminé, le Jefferson Airplane et son inusable White Rabbit… Mountain et la présence du géant Leslie West. Aussi Sly and The Family Stone, funk psyché mordant, Canned Heat et son boogie blues des entrailles.

    Le Creedence Clearwater Revival fut également de la partie et sa prestation a toujours été un peu sous-estimée.

    Les Who en outre interprètent Tommy, leur fameux opéra rock. Enfin, on n'oublie pas Country Joe McDonald provocateur, avec son : Give me a F ! Give a U ! Give me a C ! Give me a K !… Tout un programme.

    Woodstock a révélé des artistes. Lesquels selon vous ?

    Sans aucun doute Joe Cocker, Santana et Ten Years After. Le premier interprète le titre des Beatles With a little help from my friends avec une puissance, une énergie viscérale très soul dans l'esprit. Alvin Lee dérègle les codes du guitariste solo avec ses prouesses sur I'm going home.

    Santana explose à la tête du monde avec son heavy psyché teinté de rythmes latinos. Je n'oublie pas Jimi Hendrix et sa version fulgurante de Star spangled banner, mais dans son cas on parlerait plutôt de confirmation, tant le génie de la six cordes avait brillé avant Woodstock. On se souvient du Monterey Pop Festival de 1967.

    Richie Havens nous a aussi bouleversés avec son Freedom chanté avec toute son âme. Malheureusement, d'autres très bons groupes et artistes comme Quill, Bert Sommer ou Sweetwater resteront dans l'ombre. Trois jours et trois nuits, c'est long.

    A quel point ce festival a-t-il influencé la création musicale des années 1970 ?

    Je ne pense pas que Woodstock ait vraiment influencé la suite des seventies sur un plan musical. Cela reste juste une référence en tant que grand regroupement musical. Des grands-messes qui continuent aujourd'hui dans tous les styles. Woodstock marque plutôt une fin. Fin des utopies, du rêve hippie, du « flower power » et sa culture planante. Toutefois, Woodstock a lancé des carrières ou vraiment accru la notoriété d’artistes.

    A l’image de Joe Cocker, de Santana et de Crosby, Stills, Nash & Young.

    Tous les festivals qui ont suivi gardent en mémoire Woodstock. L'Isle of Wight aura été une autre expérience incroyable. Je reste persuadé que tout organisateur, dans le monde entier, pense à Woodstock à un moment donné, lorsqu'il organise une réunion de passionnés de musique à grande échelle, peu importe le style. Woodstock reste et restera pour l'éternité «la» référence en ce domaine.

    Quels sont les grands absents de Woodstock ?

    Ils sont nombreux. Les Rolling Stones ne sont pas invités. Les Beatles ont refusé les conditions financières - trop gourmands, les Fab Four -. On pense aussi à Jethro Tull, Led Zeppelin, les Doors - à cause du procès de Jim Morrison -, ou encore l'Iron Butterfly - bloqué à l'aéroport -.

    Surtout je dirais le grand Bob Dylan qui n'a jamais voulu participer. Il était en vacances avec sa famille, le regrette-t-il aujourd'hui ?

    A noter la parution pour le quarantième anniversaire d'un coffret de six CD qui a été largement augmenté cette année avec la sortie d'un somptueux box de dix CD pour les 50 ans du mythique événement.

    Pour la première fois, tous les artistes présents sur scène à l'époque sont sur cette somme musicale comme le Keef Hartley Band.

    La diffusion d’un monumental objet avec une intégrale a, par ailleurs, été évoquée, mais l’annulation du festival anniversaire, Woodstock 50, a semble-t-il compromis cette parution.


    En 2004, est sortie, sous la plume de Denis Protat, l'Encyclopédie du Hard Rock des 70’s, bouquin réédité en avril 2008 vu le succès. « Je me suis rendu compte qu'il n'existait rien au niveau des ouvrages de référence » sur ce style entendu au sens large.

    C'est-à-dire comprenant le rock psychédélique, sudiste, progressif ou encore le blues-rock. « Alors je me suis dit, pourquoi pas ! » Les Editions Alternatives, une branche de Gallimard, ont signé le contrat ; et un ancien graphiste du fameux magazine Rock&Folk, Jean-Jacques Mahuteau, collaborateur un temps de Philippe Manœuvre, a apporté sa pierre au projet.

    Dans ce livre à la couverture noire, il y a « tout ce qui a pu sortir de 1967 à 1982 dans le monde entier, tous continents confondus : Europe, USA, Australie, Japon, Canada… »

    Pas moins de 1 800 groupes sont référencés, soit 5 000 disques.

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