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    Nouvelle Calédonie
  • Fabien Dubedout | Crée le 02.07.2019 à 04h31 | Mis à jour le 05.08.2020 à 04h24
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    L’opération Courts-en-ligne permettait de voir des films, mais la procédure s’avérait laborieuse.Photo Archives E. J.
    Culture. Chaque année, le public a l’occasion de voir les courts-métrages locaux récents lors du festival de La Foa. Mais qu’en est-il des productions plus anciennes ?

    Le Festival du cinéma de La Foa en est à sa XXIe édition. Le public a l’occasion aujourd’hui de voir les courts-métrages en compétition (lire ci-contre). Mais est-il possible de voir les films de la première édition ? Ou des suivantes ?

    Pas vraiment. Car un festival n’a pas vocation à être un service d’archives et que « personne ne porte ici les compétences de la collecte et de la conservation de cette matière-là », souligne Christophe Augias, directeur de la bibliothèque Bernheim.


    Des films perdus

    La question va bien au-delà des films de La Foa et concerne l’ensemble de la production locale. La mort du pionnier Paul K. Dupré (lire en repères) a rappelé qu’une partie du patrimoine cinématographique calédonien n’est pas accessible. Récent comme ancien.

    Car un grand nombre de réalisateurs et de producteurs actuels ne souhaitent pas diffuser leurs créations sur Internet. « Comment les mettre à disposition des gens sans altérer les droits des réalisateurs autour de l’exploitation de leur film ? », s’interroge Bénédicte Vernier, responsable du bureau d’accueil de tournages (BAT).

    Une solution semblait avoir été trouvée : Courts-en-ligne. Ce projet d’envergure a été porté par la province Sud dans les années 2000. Un long travail de collecte a été réalisé par le réalisateur Jimmy Janet. Près de deux cents films ont ainsi été récupérés et étaient visibles sur des bornes vidéos.

    « Le réseau qu’on avait mis en place était un peu lourd et demandait des moyens importants en matériel et en gestion du réseau », se rappelle Bénédicte Vernier. « Et quand tous les ordinateurs de chaque point de diffusion sont tombés en panne, plus personne n’avait les moyens de les remplacer. Du coup, ça s’est éteint. »

    Aujourd’hui, qui possède des archives de la fiction calédonienne côté institutions ? A la fois tout le monde et personne.

    Le BAT conserve le fonds de Courts-en-ligne et d’autres productions plus récentes. Les Archives territoriales stockent des supports vidéo, mais principalement des films de famille. Le centre culturel Tjiabou possède son propre fonds, complété par des apports ponctuels de quelques réalisateurs. Idem à Bernheim.

    Souvent citée, la chaîne de télévision NC la 1re, ex-RFO, ne garde que ses propres productions. « Nous conservons les fictions quand nous avons les droits. Quand nous ne les avons plus, nous ne pouvons plus les utiliser », détaille Bénédicte Piot-Gambey, directrice éditoriale de NC la 1re.

    Tous ces acteurs s’accordent sur la nécessité de constituer un fonds. Et même sur l’urgence de l’opération. « Certains réalisateurs ont perdu des films », observe-t-on à la médiathèque du centre culturel Tjibaou.

    « Chaque année qui passe, on perd des richesses », confirme Christophe Augias. « Il suffit de décider qui a les compétences et qui doit faire le travail. C’est une grosse lacune qu’on a ici. On a besoin de faire une loi de pays. Les réalisateurs n’auraient plus le choix non plus. Tant qu’on reste sur la base du volontariat et de l’entregent, on n’ira nulle part. Ce n’est pas professionnel. »


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    Le concours Nouvelle-Calédonie la 1re de courts-métrages est une bonne occasion pour se faire une idée de la production de fiction locale. Aujourd’hui, deux séances sont organisées pour les voir : en accès libre à 13 h 45 au cinéma de La Foa et en tarif réduit à 18 h 30 au centre culturel du Mont-Dore.

    Cette année encore, la grande majorité des réalisateurs sont allés puiser leur inspiration dans leur environnement direct. Une tendance qui s’affirme depuis quelques années au sein du festival. Pour cette XXIe édition, un nouveau pas a même été franchi avec le film L’enfant Wetr, d’Isa Qala, puisque ce court-métrage est entièrement en drehu (sous-titré). Les Loyauté étaient aussi peu représentées jusque-là, sauf dans les productions d’Henri Qenenoj. Le conte se retrouve également à travers Les fables du Caillou, de Bernard Berger, le seul à proposer de l’animation.

    La réalité calédonienne et ses problématiques occupent une place forte dans cette sélection. Tout d’abord à travers le drame politique Neuf grains, de Benjamin De Los Santos, suite d’un épisode 0 qui avait remporté le prix technique Aline-Marteaud-Da-Silva et le prix d’interprétation en 2016. Puis, par le quotidien, dans Go to bac d’Odile Dufant et Ce chemin devant nous de Wénael Astier et Linda Terii.

    Le drame En dehors d’Erwann Bournet et la comédie #DIEU.0 de Nathalie Doussy offrent une approche plus universelle de problématiques qui gardent des résonances ici.

    Le palmarès complet sera visible dimanche, à 10 heures, au cinéma de La Foa. L’accès est libre, dans la limite des places disponibles, il est donc possible de réserver (97 69 89 ou 43 16 67)

    Deux courts-métrages hors compétition sont également visibles, vendredi à 17 h 30 au cinéma Jean-Pierre Jeunet: Parfois je rêve que je vis dans la réalité de Matthieu Perrochaud et Muse de Simon Amand.

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    Repères


    Quid des films de Paul K. Dupré

    Quand le décès de Paul K. Dupré le 13 mai a été annoncé, de nombreux Calédoniens se sont souvenus avec émotion de ses longs-métrages. « Pas mal de personnes nous demandent les films de Dupré », note-t-on à la médiathèque du CCT. Sauf que les productions de ce pionnier du cinéma local ne sont pas accessibles. « On est en train de faire le tri de tout ça », assure son fils Tony Dupré.


    Comment voir la fiction locale ?

    En dehors du Festival, il existe peu de rendez-vous pour voir les courts-métrages locaux, hormis la Nuit de la réalisation sur NC la 1re ou dans la salle Cinéma d’ici et d’ailleurs. Quelques réalisateurs mettent en ligne une partie de leur production. Des sites essaient de les regrouper, mais cela n’offre qu’un échantillon de la production globale.


    Le Pacifique concerné

    La question de l’archivage audiovisuel va au-delà de la fiction. Du 25 au 30 juin, la Seapaava (South East Asia-Pacific Audiovisuel Archive Association) a tenu sa 23e conférence au centre culturel Tjibaou sur le thème « Mémoire, Histoire et Archives ».

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