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    Nouvelle Calédonie
  • ENTRETIEN AVEC Geoffrey Lachassagne, réalisateur de Caledonia
    Propos recueillis par Fabien Dubedout | Crée le 25.10.2019 à 04h31 | Mis à jour le 05.08.2020 à 04h11
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    Geoffrey Lachassagne (à droite sur la photo) a présenté mercredi son projet en cours à la population de Balade. Photo F.D.
    Geoffrey Lachassagne a présenté un film en cours de production au public du festival d’Anûû-rû Aboro. Son long-métrage interroge avec originalité et sensibilité la légende affirmant que James Cook a nommé la Nouvelle-Calédonie ainsi parce que ses côtes lui rappelaient celles de l’Écosse.

    Les Nouvelles calédoniennes : D’où vous est venue cette idée d’interroger la légende autour du nom de la Nouvelle-Calédonie ?

    Pendant des années, je ne me sentais aucune légitimité pour parler de la Calédonie et, en même temps, j’étais lié à des projets extrêmement intéressants autour de la construction du pays. C’est en essayant de comprendre un petit peu ce que je vivais que je me suis penché sur le récit historique de la Nouvelle-Calédonie. Et dès la première ligne, quelque chose m’a interpellé. Cette légende autour de James Cook et la ressemblance avec l’Ecosse. Et je me suis rendu compte qu’il n’y avait aucune source. Histoire qui m’a pas mal séduit car c’était un écho direct à ce qu’était ma situation, un pied sur un continent et un pied dans l’autre.

    Vous avez une façon originale d’évoquer la nostalgie de l’Ecosse par Cook en faisant parler des marins d’aujourd’hui. Pourquoi avoir choisi cette forme ?

    J’ai longtemps travaillé sur les règles du jeu du film. Comment j’allais interroger cette légende, sachant que Cook ne s’est jamais justifié ? Si je refaisais son parcours, je devais interroger les marins.

    Le film se caractérise aussi par un temps long. Quel est l’objectif ?

    J’avais envie de donner cette sensation de voyage au long cours. Ce qui caractérise le temps de la traversée, ce sont de longs temps, assez d’ennui. A la tribu, à Balade, de la même façon, on est aussi dans un temps assez contemplatif avec des moments très vifs quand on va chasser et pêcher. Ce sont deux temps allongés, celui du voyage et celui de la vie quotidienne.

    Sous la forme présentée mercredi, votre narration n’est pas linéaire. Des séquences entre l’Ecosse et Balade se répondent de manière très espacée. Pourquoi avoir choisi cette manière de raconter ?

    J’ai un certain goût pour un type de narration très profus et plein de digressions. Et en face de ça, j’avais des entretiens avec les vieux d’ici, avec des récits absolument pas linéaires. Je me suis demandé comment construire un film qui puisse accueillir à la fois la parole d’un marin estonien, d’un professeur d’université écossais et d’un chef de clan à Balade. La meilleure façon de faire, c’était de leur laisser la place d’installer leur rythme.

    A qui s’adresse ce film ?

    C’est la difficulté du moment, je voudrais arriver à faire un film qui s’adresse directement aux Calédoniens. Et je crois que plus j’arriverai à être juste, plus le film aura un potentiel pour être reçu partout dans le monde. Je sais que j’arrive avec un film qui demande beaucoup d’efforts au spectateur, ce n’est pas un cadeau. J’avais deux choix : soit je faisais un film plus prémâché mais qui à ce moment-là ne pouvait pas atteindre cette richesse de récit, soit je faisais un film très exigeant.

    Avant la projection, vous prévenez que le film n’est pas terminé. Où en êtes-vous ?

    J’ai commencé le montage pendant de longs mois avec ma monteuse, Léa Masson. Arrivé à un certain stade, j’ai pris le film chez moi et je suis arrivé à un monstre de trois heures et demie. On va prendre ça avec une autre monteuse, qui ne connaît rien à la Calédonie.

    On finit le montage d’ici à la fin de l’année et il y aura quelques mois de post-production, avec un gros travail sur le son. Le film tournera en festival à partir de printemps 2020.

    Pourquoi le montrer maintenant ?

    C’est une opportunité que m’a donnée le festival. C’est quelque chose que tu ne fais jamais normalement. Cela m’a rendu malade de le présenter alors qu’il est dix crans en dessous de ce qu’il devrait être.

    Mais il était tellement logique et nécessaire qu’il soit montré la première fois, ici, aux gens de Balade. J’avais besoin de leur approbation pour continuer et je l’ai. Je suis libéré d’un poids énorme.

    Savoir+

    Le réalisateur animera aujourd’hui vendredi, à 14 h 30 à l’hôtel Tiéti de Poindimié, une masterclass autour de son projet.

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