Depuis le 1er octobre, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a mis en place son bouclier qualité-prix, mesure censée « prendre le relais » du système de contrôle des marges qui a pris fin à cette même date, afin de lutter contre une possible inflation des prix. Concrètement, il s’agit d’un système où le contrôle des prix ne se fait pas sur un article unique, mais sur un panier de produits de consommation courante, vendu à un prix modéré, élaboré en concertation avec l’ensemble des acteurs concernés (transporteurs, importateurs, producteurs, industriels, distributeurs, etc.). Les surfaces supérieures à 2 500 m2 doivent offrir un panier de 100 produits inférieur ou égal à 32 000 francs. Les surfaces comprises entre 1 000 m2 et 2 500 m2 devront proposer un panier de 70 produits pour 25 000 francs. Les plus petites, un panier de 50 produits à 18 000 francs.

Après un mois de mise en action, le bouclier qualité-prix est loin de faire l’unanimité au sein des consommateurs. Certains dénoncent le fait que les produits choisis pour le panier ne sont pas de bonne qualité. « Ce sont les magasins qui choisissent les produits du panier et ce ne sont pas les meilleurs. Nous voulons des prix abordables, mais pas non plus au détriment de la qualité. Qu’est-ce que ça veut dire ? Que les gens qui ont le moins d’argent doivent se contenter de produits médiocres s’ils veulent pouvoir se nourrir ? », confie Marie-Hélène, maman de quatre enfants. D’autres redoutent la flambée des prix des produits qui ne font pas partie du panier.

conserver le choix

« Les prix de ces produits-là ont baissé, mais les autres risquent d’augmenter pour que les magasins rattrapent leurs marges. En fait, nous n’aurons plus vraiment le choix que de prendre les produits choisis pour le panier puisque les autres sont inabordables », explique Raymond, retraité. Enfin, certains attendent de voir comment évoluera la situation. « Je ne veux pas critiquer cette mesure pour le moment, elle est toute fraîche ! Attendons de voir comment cela évolue. Je pense que c’est une bonne décision qui peut améliorer le quotidien des Calédoniens, mais il faut lui laisser le temps de faire ses preuves », affirme Monique, rencontrée en compagnie de ses deux enfants au rayon des produits laitiers.

Un panier trop cher…

Même constat pour le bouclier concernant les produits frais qui vient d’être décidé par le gouvernement. Ce dernier assure aux consommateurs la garantie de pouvoir payer 5 000 francs maximum un panier contenant 6 kg de fruits et de légumes et 1,5 kg de viande et de poisson. Selon Telesia, mère au foyer avec trois enfants : « 5 000 francs, c’est beaucoup trop cher ! Quand vous avez cinq bouches à nourrir à la maison, 1,5 kg de viande ça ne fait même pas deux repas. » Encore une fois, la qualité des produits proposés est remise en question. « Ce n’est pas une mauvaise idée. J’espère juste qu’on ne nous proposera pas du ventre de poisson, des bas morceaux, ou des fruits talés à ce prix-là. On insiste auprès des gens tous les jours pour qu’ils consomment mieux, il faut donc faire en sorte que manger sain ne soit pas un luxe », ajoute Baptiste qui avoue faire très attention à la qualité de ce qu’il achète.

Ces nouvelles mesures sont valables pour une durée de six mois.