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    Nord
  • | Crée le 31.01.2012 à 03h00 | Mis à jour le 23.07.2016 à 23h56
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    Le pasteur Raymond Trocas, avec son petit-fils dans les bras et son épouse à sa droite, est entouré (à sa gauche) par le grand chef du district de Poye, Pascal Bouillant, et les chefs coutumiers représentant les différentes tribus de la province Nord. Cér
    Une représentation de chaque communauté protestante, les autorités religieuses et les chefs coutumiers ont fait le déplacement dans la tribu de Paola à Touho pour fêter tout le week-end l'arrivée du nouveau pasteur, Raymond Trocas.

    Près de 300 personnes se sont réunies ce week-end à la tribu de Paola, district de Poyes à Touho, pour célébrer dans la joie l’arrivée de Raymond Trocas, le nouveau pasteur. La délégation de sa précédente paroisse, Wanap de Koumac, était présente pour faire la coutume de « don de leur pasteur ». Depuis 3 ans, les cultes protestants à Paola étaient uniquement célébrés par des civils (diacres). C’est donc en grande pompe que la tribu a accueilli son nouveau ministre protestant, issu de l’Église Évangélique Autonome. Aujourd’hui, 40% de la population totale de Calédonie est protestante et près des deux tiers de la population mélanésienne se réclame du protestantisme.

    Trajectoire. Le pasteur Raymond Trocas, originaire de Lifou, a fait ses études théologiques à l’École Pastorale de Béthanie à Lifou en 1989. Il a ensuite officié successivement à Canala, Bourail, Koné puis dernièrement à Koumac où il est resté en poste pendant six ans. Il a été nommé par le « Conseil Régional », autorité officielle de l’Église sur la Grande Terre. Politiquement proche des autorités coutumières, le Conseil Régional a tout pouvoir pour prendre les décisions dans l’affectation du nouveau pasteur. Le cas de Raymond Trocas est encore aujourd’hui en phase de négociation. « J’attends d’avoir l’ordre du Président qui déterminera la période et les lieux exacts où je devrais exercer mon ministère pastoral » précise le pasteur. Son affectation pourrait s’étendre à tout le consistoire (sorte de groupement de paroisses), c’est-à-dire non seulement à Touho mais aussi aux villages de Poindimié et Ponérihouen.

    Préparatifs. A Paola, les préparatifs avaient commencé il y a déjà plusieurs jours avec la mobilisation des fidèles protestants des tribus voisines et des chasseurs qui ont apporté des cerfs et des cochons. Chaque délégation a aussi apporté des légumes et des tubercules. Les hommes se sont relayés pour la découpe des viandes et le barbecue. Les femmes de la tribu se sont occupées des marmites et du service. Les jeunes ont pris en charge le déménagement du pasteur et les travaux du  presbytère.

    Célébration. La journée a débuté le samedi en présence du Grand chef du district, Pascal Bouillant, du Petit chef de la tribu de Paola, Moka Bowaé, du Chef coutumier, Guillard Teim-Thawouvace de Yombé (Pouebo), des Petits-chefs, Luc Oué de Tegenpaïk (Touho), Joseph Niaéma de Bengada et Alex Moinlaoupioh de Gamaï (Kaala-Gomen),
    Jimmy Baïembé de Tibarama (Poindimie) et Wacapé Fadom, représentant la tribu de Werap (Koumac). « Le pasteur est resté avec nous pendant 6 ans à la paroisse de Wanap (Koumac). Aujourd’hui, on l’accompagne dans sa nouvelle famille et le week-end prochain ce sera à nous de recevoir le nouveau », a expliqué un villageois de Koumac.  
    Le premier jour a été ponctué par des moments religieux (chants polyphoniques de femmes, un groupe de jeunes musiciens venant de Kaala-Gomen, prières et répétitions du culte) alternés de cérémonies coutumières (cérémonie d’accueil, remise des clefs au nouveau pasteur, coutume pour l’installation des dortoirs). Très entouré pour prendre sa nouvelle fonction, le pasteur s’est déclaré « content d’être ici, puisque c’est une région qui m’est connue. Certains membres de ma famille de sang sont de ce village et bien sûr ma famille de l’Eglise sera toujours là ». Le week-end a continué avec la grande célébration du culte le dimanche à 10 heures, suivie du banquet final à midi.

    200 âmes

    Paola est une des tribus les plus peuplées de Touho avec près de 200 habitants. Elle est connue pour son ancienne usine de café qui a fermé ses portes dans les années 90. On peut encore voir ses vestiges le long de la route. On y trouve également le baptistère, sorte de « maison » où vont résider le pasteur et sa famille. « Le pasteur aura la charge de la paroisse de Touho, représentée par les tribus de Tioundé, de Pombeï et de Paola », a expliqué le Grand chef de district Pascal Bouillant.

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