La signature a eu lieu juste avant le second tour des élections municipales. Paul Néaoutyine, le président de la province Nord, et Claude Gascon, le vice-président de Conservation International, ont signé un accord-cadre les engageant à travailler ensemble jusqu'en 2010. Avec trois ambitions à la clé : poursuivre et amplifier les travaux engagés dans la région du mont Panié, dans le but de construire un réseau cohérent d'aires protégées terrestres et marines ; renforcer le cadre de l'action provinciale en matière de politique et de réglementation relatives à la conservation de la biodiversité et à la protection de l'environnement ; explorer et initier d'autres actions de conservation, y compris le contrôle des espèces exotiques envahissantes. « La première convention, qui datait de 1996, était arrivée à expiration, devait expliquer le président. Nous avons décidé de la proroger, car nous sommes très satisfaits de l'expertise apportée. » « Le nickel s'arrêtera un jour. Il nous faut penser aux générations futures. » Par cette nouvelle convention, la province entend aller plus loin que ce qui a été fait jusqu'à maintenant, surtout dans la perspective de l'usine du Nord. « On va valoriser le nickel d'un côté. Il faut aussi penser à préserver, conserver et valoriser nos richesses naturelles. » Pour Claude Gascon, le vice-président de Conservation International, qui s'est dit très satisfait de la confiance renouvelée, « la province Nord a non seulement une réelle volonté politique de faire avancer les choses, mais aussi et surtout, de le concrétiser sur le terrain pour le bien des communautés locales ». Les deux partenaires vont maintenant oeuvrer pour une reconnaissance nationale et internationale de leur démarche commune. Et tenter d'y faire adhérer les autres collectivités de la Nouvelle-Calédonie. Car, il ne s'agit pas, pour les politiques du Nord, de s'arrêter à ce qui a été fait au Mont Panié. « Nous devons aller plus loin, a confirmé le président Néoutyine. Pour ce qui concerne l'accès à l'eau douce et la préservation de l'environnement. Nous devons faire en sorte que l'exploitation milieu naturelle s'étale sur de longues années. » Cela passe, selon lui, par un développement de l'écotourisme et par la création de nouvelles aires protégées. « Le nickel s'arrêtera un jour. Il nous faut penser aux générations futures. La province Nord a une biodiversité exceptionnelle et l'opportunité de la préserver au profit d'une économie adaptée. Elle ne peut pas et ne doit pas laisser passer cette chance. » L'idée est de transférer l'expérience acquise sur le mont Panié vers d'autres sites, notamment en lien avec la Société calédonienne d'ornithologie. En prolongeant sa collaboration avec Conservation International qui s'est engagé à apporter les ressources nécessaires, la province fait un pas précieux vers la préservation durable de son environnement. C'est plutôt rassurant dans le contexte du tout nickel qui fait vibrer le pays.