Salomée, la maman, Lambert, le grand-père, Louisa, la grand-mère, Izmaïdi, la cousine, Luigi, le tonton et Catleen, la petite soeur,  hier matin, toute la famille de Cheyenne Dieuma, l’ailier gauche de l’équipe féminine de Nouvelle-Calédonie, est arrivée tôt pour encourager leur petite star. « Je vais à tous ces matchs avec la JS Baco », assure Salomée. Mais cette fois, c’est une demi-finale du tournoi des Jeux. « Une fierté pour moi de la voir jouer chez nous à Koné, je suis très contente. »
Les visages sont graves, surtout après le premier but inscrit à la demi-heure de jeu par l’équipe de Tonga. Le chewing-gum de la mamie se souviendra longtemps de ce match. « C’est un peu stressant, on a envie qu’elle gagne », confie-t-elle.

Conquis. A l’égalisation, Lambert ne peut s’empêcher de se lever, bras au ciel, il crie de joie. « On attendait ça avec impatience. C’est la première fois que je la vois jouer. Je trouve que ce n’est vraiment pas mal pour une première sélection. Je pense qu’elle promet ! »
Cheyenne en met plein les yeux à toute cette famille acquise à sa cause. Des dribbles, des têtes, de bonnes passes, ils sont étonnés par son niveau de jeu après seulement quatre ans de pratique de football.

Stress. La famille Dieuma est étonnée d’entendre les gens de Koné scander le prénom de Cheyenne. « Il faut qu’elle fasse attention à ne pas avoir de cartons jaunes », lâche sa petite cousine, ravie d’assister à ce match en direct et non pas derrière son écran de télévision, comme elle en a l’habitude.
Un penalty en faveur des Cagous. Dans les tribunes, certains se cachent les yeux. Les Calédoniennes marquent.  Des danses sont improvisées par les mamans pour les encourager. « Elles jouent vraiment bien, elle vont aller en finale », espère ce spectateur.
Pourtant, quelques minutes plus tard, l’équipe de Tonga ajoute au stress, en égalisant. Deux buts partout, on s’attend à jouer les prolongations.

Inquiétude. La famille de Cheyenne retient son souffle à chaque fois que l’équipe adverse approche des buts. La footballeuse de Koné donne tout ce qu’elle a pour emmener son équipe en finale. Elle est proche de marquer, mais une Tongienne au gabarit bien plus imposant lui coupe la route. Le choc est violent. La jeune fille met plusieurs minutes avant de se relever. « Elle ne va pas bien », lâche Salomée, très inquiète. Ce n’est plus la supportrice mais la maman qui voit son enfant mal en point.
Elle sort des tribunes pour en savoir un peu plus. Cheyenne revient finalement sur le terrain pour jouer les derniers moments palpitants de ce match. Les Cagous marquent dans la dernière minute, les supporters soupirent de soulagement, les filles sont qualifiées pour la finale.
Cheyenne vient embrasser ses grands-parents, visiblement fièrs de la performance. « Ce soir, on va faire la fête », assure Salomée. Mais d’abord, elle va essayer de passer quelques minutes avec sa fille pour vérifier qu’elle est en forme.
« C’est vraiment génial de jouer dans ces conditions. J’entendais tout le monde qui criait mon nom. C’est très motivant », s’est enthousiasmé Cheyenne, applaudie aussi par tous ses amis.