Les Nouvelles calédoniennes : Comment s’annonce la production de letchis ?
Florent Eurisouké : il faut être très prudent après deux ou trois ans de non-production. Il y a eu deux floraisons cette année. Une première précoce qui n’a pas pu arriver à terme. Puis une deuxième qui a donné une nouaison [phase initiale de la formation du fruit, qui succède à la fécondation, NDLR]. surtout dans les vallées. Cela change des années de grosses productions qu’on a déjà connues, principalement en bord de mer. Cette année, le climat a plutôt favorisé la floraison en haute vallée.

Alors letchis ou pas letchis ?
Avec les techniciens d’Arbofruits, on a constaté l’assèchement de la première floraison. Par contre, la deuxième donne déjà des fruits. Il y a des pertes avec des fruits qui tombent au sol, ce qui est normal. Mais on pense que ça va se stabiliser dans les semaines à venir et que le grossissement des fruits va s’effectuer normalement. Alors oui, normalement letchis. En étant optimiste, on estime une production d’environ 10 tonnes. On aura quand même une petite production de bord de mer, mais cette année, on compte sur les vallées. On devrait avoir une récolte qui s’étalera de début à fin décembre.

Vous prévoyez donc une Fête du letchi ?
S’il y a bien des letchis, oui. Mais pas question de faire la fête si la prévision ne se réalisait pas. Si le letchi est capricieux, la fête aussi. On ne veut pas, comme on le voit parfois, faire venir des gens de loin alors que le produit phare de la fête qu’ils viennent chercher n’est pas en quantité suffisante. La fête se ferait sur une journée entre le 4 et le 10 décembre. La Fête du letchi clôture les fêtes de l’année. Elle est un moyen pour les arboriculteurs de se procurer des revenus avec un système qui privilégie la vente directe du producteur au consommateur. Nous avons pour projets de créer un comité d’organisation et de faire une tournée des adhérents pour recenser les participants potentiels. Nous voulons que la Fête du letchi change de visage avec des animations sportives et en mettant le fruit au centre des animations. Pas en faire une fête de la musique.

Avez-vous déjà démarché des partenaires ?
Nous avons déjà reçu une subvention de 500 000 francs de la province Nord que nous remercions. Cette somme nous servira, notamment, pour communiquer, fabriquer des tee-shirts et payer quelques spectacles.