Artiste, peintre, guérisseur, masseur, magnétiseur. Jean-Jacques est tout cela. En quelques années, ce gourou de quartier avait ainsi réussi à se constituer une petite clientèle de fidèles. Surtout, il avait su tirer pleinement parti de la crédulité de ses clients, à moins que son pouvoir de persuasion suffise à se faire remettre des sommes variant entre 600 000 francs et douze millions. " Ils donnaient ce qu'ils voulaient ", explique Jean-Jacques, à la barre, qui a pratiquement réponse à tout. Et qui, accessoirement, n'a plus fait de déclaration fiscale depuis 1998. Devant le tribunal correctionnel, c'est du reste pour " exercice illégal de la médecine " et " extorsion par violence, menaces ou contrainte " qu'il doit s'expliquer. Les gendarmes ont remonté la piste de ce gourou d'une manière quelque peu rocambolesque : un adolescent placé dans une famille d'accueil l'avait mis en cause dans une affaire de moeurs. A son domicile, un nourrisson de quatre mois avait été retrouvé : une ami