azerty

azerty

qwerty

qwerty

    Justice
  • LNC | Crée le 22.05.2003 à 21h00 | Mis à jour le 23.07.2016 à 15h39
    Imprimer
    Entre 300 et 400 personnes ont manifesté, hier, à Nouméa, pour la libération de Laurent Vili, accusé d'assassinat dans le cadre du conflit de Saint-Louis. Au Mont-Dore, des contre-manifestants ont réclamé son maintien en détention. Une nouvelle manifestation est envisagée mercredi prochain.

    Aux cris de « libérez Lolo » ou de « justice pour Laurent », les manifestants pro-Vili ont défilé du Memorial américain jusqu'au haut-commissariat, hier entre 11 h 30 et 13 h 30, à Nouméa. Au sein du cortège, une majorité de membres de la communauté wallisienne et futunienne, mais aussi des Européens et quelques personnalités politiques comme Tino Manuohalalo et Bernard Herpin. En écho à cette manifestation, au Mont-Dore, plusieurs petits groupes (environ 80 personnes au total) ont installé des banderoles et des feux de pneus aux abords de la tribu de Saint-Louis, le long de la route, avec entre autres slogans, « Lolo reste en prison ! » et « pas de justice à deux vitesses ». La contre-manifestation a débuté dans la matinée, et s'est terminée vers 16 heures. Pour éviter tout incident entre les deux groupes antagonistes, les gendarmes ont bloqué, en début d'après-midi, le retour au Mont-Dore des voitures de manifestants wallisiens et ne les ont laissés rentrer chez eux qu'après dispersion complète de la contre-manifestation.Seul incident notable, quelques tirs de fusil dans le milieu de l'après-midi, venus des hauteurs de la mission. Délégation reçue A Nouméa, les membres du comité de soutien pour la défense de Laurent Vili qui organisaient la manifestation ont recommandé aux participants de se garder de réagir aux éventuelles provocations. « Il s'agit d'une manifestation pacifique », ont-ils souligné avant le départ du cortège. Le défilé s'est déroulé dans le calme. Une délégation a été reçue au haussariat vers 13 heures pendant que leurs accompagnateurs entonnaient la Marseillaise. Puis les manifestants se sont dispersés. Auparavant, les responsables de l'administration leur ont fait savoir que l'Etat n'avait aucun pouvoir sur l'enquête judiciaire, laquelle relève de la seule compétence des magistrats. Les membres du comité réfléchissent donc à l'organisation d'une nouvelle manifestation qui pourrait avoir lieu, mercredi 28 mai, à 8 heures, et conduirait le cortège des sympathisants de Laurent Vili jusqu'au palais de justice de Nouméa.Pneus brûlés et banderoles Pas de heurts non plus au Mont-Dore, mais un spectacle marquant pour les usagers de la route principale qui gardent en mémoire quelques mauvais souvenirs à cet endroit. Des contre-manifestants ont pris position de part et d'autre de la route pour y faire brûler des pneus et y dérouler des banderoles. Parmi eux, des jeunes de la tribu, mais aussi de nombreuses mères de famille, et la veuve de Jean-Marie Goyeta, mort, le 3 février 2002, des suites de la blessure par balle subie le 8 janvier et qui vaut à Laurent Vili son incarcération.Les contre-manifestants avaient fait la promesse aux pouvoirs publics de ne pas occuper ni bloquer la route principale, ils ont tenu parole. En début d'après-midi, Eric Spitz, directeur de cabinet du haut-commissaire, est venu s'assurer que la manifestation prendrait effectivement fin à l'heure convenue. Les nombreux gendarmes qui se tenaient en alerte dans la caserne de Normandie n'ont pas eu à intervenir. La gendarmerie aura simplement intensifié ses patrouilles pendant la journée.RÉACTIONS : Les avis partagés sur l'enquête judiciaire Il y a ceux qui font confiance à la justice, et ceux qui estiment que l'affaire Vili est devenue « politique ». Les réactions sont partagées sur le déroulement de l'enquête. Plusieurs d'entre elles ont été recueillies à Nouméa au sein de la manifestation en faveur du rugbyman. Une seule a pu l'être à Saint-Louis, par téléphone, celle de Jean-Charles Némoadjou, responsable coutumier. Pourquoi pas d'autres ? Tout simplement parce que l'équipe des Nouvelles n'a pas été acceptée sur place. Jean-Charles Némoadjou, coutumier« Attention à ne pas raviver les tensions » « A Saint-Louis, la communauté mélanésienne a pris le parti de laisser faire la justice et les manifestations organisées par les Wallisiens pour tenter de l'influencer nous semblent de nature à refaire monter la pression » explique Jean-Charles Némoadjou, responsable coutumier dans la tribu.« Depuis le 7 octobre et l'accord qui a été trouvé, il n'y a plus eu d'incident à l'initiative des jeunes de la tribu. Ça se passe bien et si une manifestation a été organisée aujourd'hui à proximité de la route, c'est uniquement pour répondre à celle qui avait lieu à Nouméa. Mais il n'y a eu aucun problème. Les jeunes s'étaient engagés à ne pas occuper la route principale et à se disperser à 16 heures, ils ont tenu parole. Ils se sont contentés de dérouler des banderoles et de brûler quelques pneus ».« Mais on ne pouvait pas laisser passer une marche pour la libération de Laurent Vili sans réagir. Ce garçon est accusé de meurtre et des charges pèsent contre lui. Si ses avocats parviennent à l'innocenter, tant mieux pour lui. Mais si des manifestations de soutien devaient se multiplier, la pression ne ferait que remonter entre communautés. »La ligue des droits de l'homme« Confiance dans la justice » « La LDH-NC a été sensibilisée dès les premiers coups de feu aux tragiques événements de Saint-Louis » rappelle son président Elie Poigoune.« Ses représentants se sont rendus, début janvier 2002 à plusieurs reprises dans chaque communauté. Ils ont mis en garde les uns et les autres contre l'usage inconsidéré des armes à feu… - Pour Laurent, nous rappelons qu'il ne peut être condamné sans preuve. Nous faisons encore confiance aux institutions de la République et au fonctionnement de sa justice…- Pour Saint-Louis, nous tenons à participer à l'analyse des événements, car comme l'a dit Elie Wiesel, « tout peuple qui ne connaît pas son histoire est condamné à la revivre. »...« L'assemblage de ces communautés ne s'est pas établi sur un mode pacifique et naturel mais sur un mode violent et organisé... « Il est commun, en effet, de dire que dans les systèmes coloniaux, il a toujours été pratiqué une orchestration soigneuse des rivalités communautaires permettant l'organisation d'un pouvoir à moindre frais.« Cependant, dans les dernières années, les gouvernements de la République, de gauche comme de droite, ont su établir un contrat entre les différentes communautés, où la sagesse l'emportait sur la force : les Accords de Matignon puis de Nouméa prétendent établir un destin commun dans le respect de chacun.Pour la LDH-NC, les devoirs des autorités dites responsables n'ont pas été remplis : voilà notre constat sur les causes et les origines des faits qui ont amené un jeune homme en prison.Nous souhaitons que la justice de notre pays examine l'ensemble de ces données et que les jugements et décisions qui s'en suivront aient en priorité le souci de préserver l'ensemble des populations pour un devenir commun harmonieux. »Malia Vili, mère de Laurent Vili«Pourquoi lui ?» « Pourquoi Laurent ? Uniquement parce que, depuis le départ, l'Etat n'a pas fait son travail. L'Etat n'a pas su maintenir l'ordre public à Saint-Louis. Et, aujourd'hui, c'est Laurent qui paye. Il sert de bouc émissaire. Je suis sa mère et je soutiendrai mon fils jusqu'au bout. »Aukusitino Manuohalalo, Mouvement des citoyens« Je dénonce la partialité de l'Etat » « Je suis ici pour manifester notre colère concernant le dénouement de l'affaire de Saint-Louis. Il est inacceptable que la communauté wallisienne et futunienne ait été déplacée à l'heure où on parle de destin commun. En ce qui concerne le cas Vili, il est inadmissible que le pouvoir politique s'immisce dans le pouvoir judiciaire. Je dénonce la partialité de l'Etat dans cette affaire. Aujourd'hui, selon ses avocats, Laurent Vili pourrait bénéficier d'une mesure de remise en liberté sous contrôle judiciaire. L'ordre public doit être assuré par l'Etat et non par le maintien en détention de Laurent Vili. »Bernard Herpin, Front national« L'enquête est entachée par des considérations politiciennes » « Le Front national estime que depuis le début des événements de Saint-Louis, le bon déroulement de l'enquête judiciaire est entaché par des considérations politiciennes. De plus, comment peut-on demander aux gendarmes d'enquêter alors qu'ils ne peuvent même pas se rendre sur place. »

    MERCI DE VOUS IDENTIFIER
    X

    Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.

    J'AI DÉJA UN COMPTE
    Saisissez votre nom d'utilisateur pour LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes
    Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.
    JE N'AI PAS DE COMPTE

    Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
    Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.
  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS
    Contenus Locaux Sponsorisés










rigthbanner

rigthbanner