Pour l'avocat qui a assisté une partie des neuf clandestins, la voie judiciaire n'est pas la bonne. " On va ouvrir une enquête qui semble perdue d'avance, déplore Denis Milliard. Sauf à engager des frais considérables en envoyant des enquêteurs en Grèce ou je ne sais où, cette affaire aboutira vraisemblablement sur pas grand-chose. En attendant, on traite ces gens comme des délinquants. Ils ont quitté un enfer, et on leur parle " association de malfaiteurs " et prison... L'un d'eux ne demande qu'une chose : aller n'importe où, avec des papiers pour travailler. Un autre a expliqué que sa soeur avait été kidnappée et qu'il ne l'a jamais revue. Un dernier a perdu des membres de sa famille dans l'explosion d'une voiture, en pleine rue. Tous attendaient de pouvoir quitter leur pays depuis des années. Ce sont des noyés, qui se sont accrochés à la première bouée qui passait. La France, pays des droits de l'Homme, a tout à gagner à les considérer comme des naufragés et à les traiter comme tel