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    Îles
  • Julien Mazzoni | Crée le 11.06.2020 à 04h32 | Mis à jour le 05.08.2020 à 03h14
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    Îles. Une convention signée hier entre la province et Air Loyauté va permettre à trois jeunes de se former à un métier pointu et très recherché, celui de mécanicien aéronautique, sans avoir à quitter le pays.

    Wadewe, Josue et François sont des pionniers. Ces trois jeunes hommes originaires des Îles se forment actuellement au métier de mécanicien aéronautique. Hier matin, à Magenta, une convention a été signée entre la province et la compagnie Air Loyauté pour la mise en place de cette formation, première du genre en Calédonie et souhaitée depuis longtemps par les différents partenaires. Elle se déroulera sur trois ans, localement, et leur donnera accès à une licence de mécanicien aéronautique. Une fois formés il leur sera possible de poursuivre leur cursus pour acquérir, au bout de deux années supplémentaires, la possibilité d’effectuer des travaux plus complexes sur un avion.

    Cette démarche découle de la volonté de développement d’Air Loyauté et permettra donc de délivrer un diplôme et d’assurer un emploi à des jeunes qui ne peuvent ou ne souhaitent pas quitter le pays pour leurs études.

    « J’étais déjà employé par Air Loyauté en tant qu’agent de piste et aide-mécanicien. Cette formation est une réelle opportunité pour nous car elle se fait ici et en plus, on est rémunérés. C’est une porte ouverte pour de nombreux jeunes qui n’ont pas trop les moyens d’aller en Métropole », explique l’un des troisfuturs techniciens, Wadewe Kaye, originaire de Tiga.


    Formation ouverte à tous les jeunes

    « Cette formation était attendue depuis longtemps car le métier de mécanicien aéronautique est très recherché et les formations sont longues, indique Benoît Gourand directeur technique d’Air Loyauté. Elle comportera une partie théorique et une partie pratique. Pour la partie théorique, nous avons signé une convention avec un organisme en Métropole qui nous supporte pour la formation et le passage de l’examen qui se fera ici, en Calédonie. La pratique consiste en trois ans d’expérience dans un atelier agréé, ce qui est le cas de celui d’Air Loyauté. On a déjà défini un schéma directeur pour l’intégration des jeunes dans l’atelier. Ils vont recevoir les formations réglementaires de base, tout ce qui est aspect sécuritaire, puis on va les intégrer et leur confier des tâches de plus en plus importantes. Ils obtiendront une licence au bout des trois années. Mais la formation ne s’arrête pas là. Notre objectif, c’est de les amener au niveau le plus élaboré qui permet de réaliser, au bout de cinq ans d’expérience, tous les travaux sur un appareil, voire même l’opportunité de travailler dans une grande compagnie. »

    La formation est ouverte à tous les jeunes originaires du pays et titulaires d’un diplôme d’études (bac pro, BTS, DUT…) Le diplôme est reconnu au niveau européen et permet d’intégrer n’importe quelle compagnie européenne. La fierté se lit sur le visage de Josue Majele, élève d’Iaai, pour qui l’enjeu est également de « former des Calédoniens pour ne pas être obligés de faire venir des mécaniciens de l’extérieur ». La province des Iles poursuit, ainsi avec cette nouvelle étape, sa feuille de route liée au projet d’aéroport international sur Lifou. « Nous, on n’a pas de richesses sur les îles, notre richesse c’est l’humain. Air Loyauté est appelée à développer sa flotte et nous avons une vision pays de l’aviation. C’est aussi un appel à se réunir avec Aircal pour réfléchir à d’autres formules pour travailler ensemble et aller de l’avant », conclut Charles Yeiwene, président de la commission formation à la province. Ce sera peut-être la prochaine escale.


    Repères


    25,6 millions sur trois ans

    Le coût total de la formation, prise en charge par la province et Air Loyauté est de 25,6 millions sur trois ans pour les trois étudiants. 1,3 million pour la mise en place du projet, 1 million pour la formation théorique et 23,3 millions pour la rémunération des étudiants.


    Mécanicien aéronautique ?

    La licence de mécanicien aéronautique est reconnue par l’EASA, qui est la plus haute autorité à laquelle toute compagnie aérienne doit se soumettre. C’est elle qui définit les règles de qualification.

    Les futurs techniciens seront habilités à travailler sur aéronef et à endosser la responsabilité des travaux d’entretien.


    Le parcours

    Pour obtenir la licence il faut acquérir des connaissances théoriques de base et de l’expérience pratique. Après avoir acquis les connaissances théoriques, la partie pratique ne peut être effectuée que dans un atelier de maintenance aéronautique agréé, en réalisant des travaux sur aéronef, en l’occurrence, des Twin Otter et des Beechcraft 200.

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