Pas de répit après les fêtes pour les Si Nengone en charge de l’accueil des croisiéristes. Depuis le ponton de Tadine jusqu’à la plage d’Eni, c’est toute la côte sud-ouest qui participe à cette économie arrivée sur l’île en 2012.

Si les touristes ont longtemps été limités au marché de Tadine et à la plage de Yedjele, l’île s’ouvre progressivement à ces visiteurs du Pacifique. En 2017, deux nouveautés ont marqué cette évolution : la location de scooters par l’entreprise locale Seyl Evasion et la mise en place d’un circuit touristique menant quelques privilégiés vers la plage d’Eni. Avec cet « Eni cultural tour », ils peuvent découvrir la confection d’un bougna traditionnel ou encore s’essayer à la pêche à l’épervier, quand ils ne se prélassent pas sur la plage de sable blanc.

En augmentation

Après 89 touchers en 2017, ce sont 90 touchers qui sont programmés cette année et déjà 9 d’entre eux ont eu lieu en quelques jours. D’après Kenua, l’agent maritime en charge de cette activité, près de 145 000 passagers par an en moyenne foulent le sol de Nengone.

Pour répondre à ce tourisme de masse, Nengone s’est organisée avec l’appui du Syndicat d’initiatives. L’île compte aujourd’hui vingt-cinq exposants répartis entre le marché de souvenirs de Tadine et la plage de Yedjele où les touristes peuvent louer du matériel de plongée en apnée et se restaurer sur place.

A chaque escale, le Syndicat déploie une équipe de douze guides, huit agents de sécurité, six surveillants de baignade et cinq agents d’entretien. Dix-sept transporteurs assurent dorénavant le transfert vers ces lieux de farniente. « Dans un souci de sécurité renforcée, seuls les bus disposant du macaron 2018 délivré par le Syndicat pourront circuler. Ils doivent être aux normes afin de garantir le niveau de sécurité et de prestation attendu par les compagnies », précise la présidente du Syndicat d’initiatives Nengone. Le snack de Tadine et l’usine de santal tirent aussi profit de ce tourisme de masse.

S’il est indéniable que de nombreux emplois sont induits par cette activité, elle continue d’interroger un autre pan de la population, soucieuse des effets écologiques de ces escales. Des études sont toujours attendues pour déterminer l’impact des mouillages sur les fonds marins des côtes Nengone et celui des nombreux baigneurs recouverts de crème solaire sur les coraux du lagon.