A Maré, le corps médical est confronté quasi quotidiennement à des problèmes liés à la consommation abusive d’alcool et/ou de cannabis : accidents de la route, coups et blessures, violences intrafamiliales, incivilités au dispensaire… La profession a donc répondu favorablement à l’idée initiée par l’infirmière de prévention de La Roche, Charlotte Freichel, d’organiser une campagne d’information en tribu. Motivée par la thématique mais démunie, elle s’est naturellement tournée vers l’Agence sanitaire et sociale de la Nouvelle-Calédonie (ASSNC) et ses spécialistes de l’addictologie.

C’est ainsi que sont nées des soirées débat animées par la troupe de théâtre Pacifique et Compagnie, intervenant déjà sur ce sujet auprès des collégiens. Deux premières soirées sont programmées aujourd’hui jeudi à 18 h 30 au faré de Pénélo et demain vendredi à 20 heures à la mission de La Roche.

Prise de conscience

A partir de saynètes, la troupe impliquera son public pour engager une réflexion et une prise de conscience collective. En complément de cette mise en scène, l’ASSNC animera un débat sur la base d’un travail engagé en amont pour comprendre les attentes et les besoins des Si Nengone sur la consommation d’alcool.

« Marie Mahé, stagiaire en BTS au sein de notre secrétariat, a créé un questionnaire qu’elle a complété en interrogeant les visiteurs du centre médical », explique Charlotte. C’est sur la base de la synthèse élaborée par l’étudiante que l’ASSNC a préparé son animation pour ces veillées afin d’être au plus près des préoccupations et des réalités des Si Nengone.

C’est avec le soutien de la Direction de l’action communautaire et de l’action sanitaire (Dacas) de la province des Îles que le projet orchestré par Charlotte Freichel a pu être diffusé, notamment par voie d’affichage. « Les jeunes de 4e des collèges de La Roche et Tadine ont été mobilisés par leur infirmier scolaire, Moïse Duhnara, et leur enseignant en arts plastiques, Joseph Wamejo, pour créer l’affiche. C’est la jeune Jacqueline Kate du collège de Tadine qui a remporté le concours », explique encore Charlotte. Un projet porté collectivement qui montre combien le sujet préoccupe. Les chefs coutumiers et religieux ont d’ailleurs été rencontrés et invités à relayer l’information le plus largement possible en tribu.