Juché sur les hauteurs de la route du littoral, en direction de la tribu de N’Dé, le foyer Sainte-Thérèse est difficile à apercevoir. Seule la chapelle s’expose aux automobilistes avec sa grande croix du Christ. Samedi matin, 21 amateurs de patrimoine et d’histoire ont pu le visiter en compagnie de l’Association témoignage d’un passé (Atup). « C’est la seconde édition de cette visite guidée. En 2018, la première a aussi très bien fonctionné. Ce lieu de refuge des pères maristes, après la laïcisation des écoles, a quelque chose de mystérieux. Et il étoffe nos sorties patrimoine sur Païta », explique Marina Minnochi, responsable de la Villa-musée de Païta, qui a guidé les visiteurs tout au long de la matinée. Le lieu accueille aujourd’hui les garçons de l’internat du lycée Marcellin-Champagnat (lire par ailleurs).

La visite a commencé par la projection d’un diaporama d’images d’archives dans le réfectoire, puis le groupe a été emmené en balade. Après quelques minutes de marche, au détour du sentier tracé au milieu des herbes folles, les pierres de la maison Rousseau sont apparues parmi le feuillage des grands arbres. « Cette bâtisse, qui n’est pas très vieille, porte le nom de son premier propriétaire, Emile Rousseau. Très humide, elle sera vite abandonnée par les pères Maristes », raconte Marina Minnochi. « Nous avons très peu d’informations et d’archives sur elle. Nous effectuons des recherches auprès des familles de descendants, mais pour le moment rien n’a été trouvé », confirme le groupe de bénévoles d’Atup. Ida, l’une des intervenantes de l’association a alors proposé la lecture d’un texte de 1967, tiré d’un extrait du journal tenu par les frères maristes. « Ils y racontent l’ambiance des jardins et des cultures faites aux abords de la maison Rousseau, où le manque d’eau se faisait cruellement ressentir. »

Magnifique et mystérieux

« Ce qui m’a motivée à venir, c’est ce que les anciens racontent. Ils nous parlent de ce lieu comme d’un lieu de drame », souffle Gilberte, l’une des vingt et une personnes à s’être inscrites à la visite. « Je passe souvent devant le foyer, mais c’est la première fois que je le visite. C’est un lieu mystérieux et magnifique à la fois. Nous sommes venues en famille, les trois sœurs et les nièces, soit six au total. » Pour la troisième étape de la visite, le groupe a été conduit à la chapelle Sainte-Thérèse. Françoise a alors pris le relais. Experte sur la vie de Sainte-Thérèse de l’enfant Jésus, communément appelée Sainte-Thérèse de Lisieux, « religieuse carmélite proclamée patronne secondaire de la France par Pie XII », l’intervenante a détaillé la symbolique de chaque vitrail de l’édifice religieux. « Je passe souvent devant. C’est une occasion de s’arrêter aujourd’hui. C’est intéressant de découvrir mais je regrette que le foyer donne l’impression d’abandon », s’est confiée Monique pour sa première visite. Tout comme Robert. « On passe devant tous les week-ends. On apprend toujours sur l’histoire de la Nouvelle-Calédonie, nous sommes des passionnés. Aujourd’hui, notre curiosité a été comblée. »