Lundi, à l’intérieur de Saint-Laurent, une scène rare s’offre aux yeux des habitants. Trois jeunes femmes, munies d’une caméra, d’un microphone installé au bout d’une perche et d’un casque, s’entraînent à prendre des images et des sons de qualité. Elles sont toutes inscrites à un stage audiovisuel, débuté la semaine dernière et ouvert aux jeunes de la tribu.

Cette démarche s’inscrit dans le cadre du Contrat éducatif local. La mairie propose une formation de ce type dans une tribu de Païta tous les ans depuis 2017. « Nous sommes déjà allés à N’dé et à Bangou. L’an prochain, ce sera au tour de Naniouni », informe Kareen Kainda, chargée d’opération au Développement social urbain (DSU) de la ville. « L’objectif, à la fin de ce stage d’un mois, c’est que nos six inscrits bénéficient d’une bonne base dans le domaine de l’audiovisuel. Ils n’ont pas encore d’emploi, c’est une bonne expérience. » De plus, la commune a demandé aux stagiaires de se concentrer sur la réalisation d’un documentaire individuel sur le patrimoine de la tribu. « Les jeunes ne connaissent pas toute l’histoire des différents sites de Saint-Laurent. Cela va être très enrichissant. »

« Nous pourrons ajouter une ligne au cv »

Le stage est dispensé par l’association Poadane, œuvrant pour donner la parole aux Calédoniens à travers l’audiovisuel. Brigitte Travant, la formatrice de l’association, a déjà élaboré un programme chargé pour les reporters en herbe. La première semaine a été dédiée aux bases de la prise de vues, la familiarisation avec le matériel, etc. Jusqu’à vendredi, les élèves réfléchissent à l’élaboration d’un séquencier et à la recherche d’interlocuteurs. Les stagiaires iront ensuite sur le terrain pour les interviews. Le montage sera effectué à la fin de la formation.

Concernant les jeunes de Saint-Laurent, ils apprécient particulièrement le dispositif. « C’est super, ça nous fait une bonne expérience », fait remarquer Akanisi Païta. « Nous pourrons ajouter une ligne au CV », sourit Wandjïï. Les deux stagiaires ont déjà leur petite idée pour leur documentaire, qui durera entre cinq et quinze minutes. La première se concentrera sur un aspect de l’histoire de Saint-Laurent, avec une interview des anciens. La seconde relatera la généalogie de sa famille. Quant à Ryan, le seul garçon de la formation, il préfère se « concentrer sur l’histoire de la vallée du col, que je ne connais pas très bien ». Dès que les œuvres seront terminées, la ville espère bien les diffuser lors d’événements ou de festivals.