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    Grand Nouméa
  • | Crée le 06.06.2019 à 04h32 | Mis à jour le 05.08.2020 à 04h29
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    Edouard Tama et son père, Julien Tama, testant leurs ukulélés artisanaux dans leur atelier, à Saint-Michel.Photo A.P
    Mont-Dore. Edouard Tama est un artisan d’art. Son savoir-faire, ce fabricant de ukulélés le tient de son père, qui « a révolutionné l’instrument » au début des années 1980.

    Une journée comme les autres à Saint-Michel. Dans un lotissement, des sons d’outils s’entrechoquant avec du bois se font entendre. Un tempo soigné et régulier. Puis, au pied d’un bâtiment, l’atelier d’Edouard Tama se dévoile. Des planches de sapin d’Australie sont disposées dans un coin. « C’est une matière de bonne qualité pour les ukulélés », lance le Mondorien. A quelques mètres, un véritable tour de magie s’est produit, les fameux instruments sont mis en valeur sur une table, polis, brillants, gravés de tikis polynésiens. « Ces symboles sont sacrés chez nous, les Tahitiens. Quand j’en vois sur des ukulélés, je sais que ce sont les miens ». Pourtant, Edouard ne se destinait pas à ce métier.


    35 heures pour réaliser un ukulélé

    Le Mondorien effectue sa scolarité à Nouméa. Et ses premiers contacts avec l’artisanat, à l’âge de 11 ans, sont pour le moins difficiles. « Mon père m’obligeait à l’aider dans la fabrication de ukulélés. Moi, je ne souhaitais pas apprendre. A cet âge-là, on veut s’amuser avec les copains ».

    Les années passent et Edouard désire alors voir d’autres horizons. En 1996, il s’envole en direction d’Hawaii et intègre la Brigham young university. « Je voulais découvrir l’enseignement à l’américaine. En plus, étant originaire de Tahiti, j’avais la possibilité d’évoluer au Polynesian Cultural Center. Une structure extrêmement touristique, composée de plusieurs villages du monde polynésien. Cela a permis de financer mes études », souligne le Mondorien, qui en garde des souvenirs exceptionnels. Sur place, Edouard apprend à danser, à chanter, l’histoire du Fenua et même à jouer du ukulélé. « A Nouméa, je ne m’intéressais pas à ma culture. Tout simplement car je n’avais pas de contact avec elle. Cette expérience s’est révélée exceptionnelle. J’ai renoué des liens avec mes origines ». Après cinq ans passés sur l’archipel américain, le Calédonien s’envole pour Tahiti, où ses parents se sont récemment installés. Pendant deux ans, il est employé au Trésor public. Ensuite, jusqu’en 2009, il travaille dans de grandes chaînes d’hôtels, dont une à Bora-Bora. Après avoir passé huit ans en Polynésie française, Edouard revient sur le Caillou. « Mes parents étaient repartis sur Nouméa. Ma mère était malade. Il fallait que je sois à ses côtés. De toute façon, j’ai toujours désiré revenir, la Calédonie c’est mon pays », affirme, fier, le Mondorien.

    Fort de ses expériences à travers la Polynésie, où il a passé près de treize ans, Edouard décide d’apprendre à élaborer des ukulélés. Par chance, son père, Julien Tama, est un fabricant extrêmement connu. « Il a révolutionné cet instrument ».

    « En 1981, j’ai fait passer le nombre de cordes de quatre à huit, évoque le patriarche de la famille, jamais très loin. Ensuite, j’ai remplacé les fils par du nylon fluo. La table d’harmonie, auparavant réalisée avec du carton, a été changée par du bois. Des clés de guitare ont été intégrées. Un solo au ukulélé était alors possible. Auparavant, c’était un instrument d’accompagnement ». Julien justifie ses dires photos à l’appui. « Il n’y en avait pas des comme ça avant. Le groupe Te Ava Piti, de Tahiti, a été étonné par leur qualité. Ils m’en ont acheté. »

    Edouard acquiesce : « On retrouve les ukulélés des Tama dans toute la Polynésie aujourd’hui. Dommage qu’il y ait eu des copies. Quand les gens jouent, ils sentent une différence. » Avec ce savoir, transmis par son père, Edouard crée des œuvres aux sons authentiques, qu’il essaie de perfectionner chaque jour. Le Mondorien tient également un stand au quai Jules-Ferry, où il vend ses ukulélés artisanaux, lors des arrivées de croisiéristes.

    « Je regrette seulement que les gens trouvent cela trop cher. Je me paye seulement 300 francs de l’heure. Un instrument comme celui-ci, c’est 35 heures de travail ». Aujourd’hui, Edouard souhaite transmettre sa passion et enseigner son art aux plus jeunes.

    Aurélien Pol

    Savoir +

    Pour tout renseignement, contacter le 94 13 67 ou via Messenger sur la page Facebook Moana Ukulélé. Edouard lance des promotions pour la fête des Pères.

    Bio express


    17 octobre 1969

    Naissance d’Edouard Tama à Nouméa.


    1996 à 2001

    Edouard quitte le Caillou et étudie à la Brigham young university d’Hawaii.


    2001 à 2009

    Il rejoint ses parents à Tahiti et travaille au Trésor public et dans des chaînes hôtelières.


    2009

    Edouard rentre en Nouvelle-Calédonie et apprend à fabriquer des ukulélés avec son père.


    2017

    Il se lance, comme autoentrepreneur, dans la vente de ukulélés faits main.

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