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    Grand Nouméa
  • Clémentine Guenot | Crée le 28.05.2019 à 04h35 | Mis à jour le 05.08.2020 à 04h29
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    Louis-Jacques Vaillant laisse sa place à Robert Satgé dès aujourd’hui, mardi 28 mai, après cinq ans passés à la tête de la Société immobilière de Nouvelle-Calédonie. Photo Thierry Perron
    Le directeur général de la Société immobilière de Nouvelle-Calédonie (Sic) quitte ses fonctions aujourd’hui, à l’âge de 65 ans, après cinq ans et deux mois de loyaux services. C’est auprès de l’Agence française de développement (AFD) qu’il retourne pour y finir sa carrière.

    Les Nouvelles calédoniennes : Pourquoi quittez-vous votre fonction de directeur général à la Sic ?

    Je fête mes 65 ans demain. C’est l’âge limite pour ce poste, ici, à la Sic. Certains avaient proposé de changer les statuts pour que je prolonge mon mandat, mais nous ne l’avons pas fait. Je retourne auprès de l’Agence française de développement (AFD), qui est une très belle maison.

    Quels sont les points positifs des cinq années que vous venez de passer à la Sic ?

    En tant que directeur général, j’ai une influence sur les projets, mais les opérations de logement sont très longues et j’ai surtout hérité du travail de mon prédécesseur, Thierry Cornaille, sur la question de la construction. Ce qui m’a marqué, c’est qu’aujourd’hui nous sommes bien plus à l’écoute des griefs des locataires. Cela, grâce à la mise en place d’un centre relation client, d’une réorganisation des agences et, finalement, d’un service patrimoine pour faire face aux réclamations non traitées depuis plusieurs mois ou pire. La Sic est aujourd’hui plus transparente en interne comme en externe. Quand je suis arrivée, elle était perçue comme un État dans l’État. Ce n’est plus le cas. Nous ne commençons plus de chantier sans la validation des collectivités. De plus, en cinq ans, l’entreprise est devenue plus rigoureuse, mais aussi plus conviviale à mon sens.

    Et les points négatifs ?

    Lors de ma prise de fonction, la politique en matière de logement

    sociale était ambitieuse et l’on avait la volonté de construire six cents

    logements par an. Nous n’y parvenons pas. Nous n’en sommes qu’à la moitié, et ce n’est sûrement pas satisfaisant.

    Le contexte économique et social en matière de logement social a également évolué, quelle est la demande aujourd’hui ?

    On manque clairement de données tangibles sur la demande de logement social. Une étude menée par le gouvernement et la province Sud est actuellement en cours. Mais je suis convaincu que les besoins sont plus forts chez les familles très modestes. Or, celles-ci n’ont pas de revenus suffisants pour payer les loyers, même modérés, de la Sic.

    Il faudrait revoir entièrement l’économie du logement social, et augmenter l’aide à la pierre pour construire à moindre coût afin de faire baisser les loyers.

    Comment se projeter dans l’avenir quand on ne connaît pas vraiment le besoin des populations ?

    Nous avons fait le choix de nous concentrer sur la construction de logement social et très social et de ne plus mettre en projet des logements intermédiaires qui ne trouvent plus de locataires. Les projets à 380 000 francs le m2, ce n’est plus possible. Nous avons également fait basculer de nombreux logements intermédiaires en logements sociaux pour limiter la vacance des appartements. Les loyers ont baissé de 20 % dans plusieurs opérations, on a investi dans la modernisation de ces logements et aussi beaucoup dans la sécurité. C’est un succès car, aujourd’hui, on ne compte plus que 70 logements intermédiaires vacants, alors que l’on en était à plus de 100 il y a peu.

    N’y a-t-il pas un risque de ghettoïsation à cette stratégie locative ?

    Il existe un risque, oui. Mais il faut s’interroger sur ce qu’est la mixité sociale. Beaucoup de travaux démontrent que ce n’est pas forcément une bonne politique. La mixité, on l’entend souvent par faire venir les gens des quartiers pauvres dans les quartiers riches. Mais il y a mieux, c’est le mouvement des richesses. Il faudrait investir de manière considérable dans la santé, l’éducation et les infrastructures pour que l’on vive bien dans les quartiers défavorisés.

    L’image dégradée des logements sociaux, perçus comme des « cages à lapins », est toujours présente après cinq ans de mandat, qu’en dites-vous ?

    Cette expression, c’est du mépris par rapport aux gens. Mais avoir un toit ça permet de faire des études, d’assurer un devenir. Utiliser le biais de dire que ce qu’il faut c’est l’accession à la propriété sur un grand terrain, ça, je n’y crois pas. Car il y a très peu de familles aujourd’hui qui ont les moyens de le réaliser.

    Dans le dossier des villas des Hauts de Marconi, les habitants ont mis en avant de nombreuses malfaçons. Est-ce que le coût de construction aujourd’hui tire la qualité des logements vers le bas ?

    Non, je ne le pense pas. À Marconi, c’est le choix du modèle de construction, copié sur le logement évolutif social dans les Dom, qui s’est trouvé tout à fait inadapté ici. Si l’on veut se lancer dans l’accession à la propriété, il faut aller vers un produit durable. Et même dans ce cas-là, à la cité mélanésienne, à Montravel, ou à la cité NC, à Dumbéa, par exemple, les propriétaires souhaitent une quasi-reconstruction parce qu’ils n’ont pas été accompagnés, mais aussi parce qu’ils n’ont pas les moyens d’entretenir les lieux.

    Les familles modestes font souvent le choix de vivre en squats plutôt qu’en logement social, quelle est votre vision sur cet habitat ?

    J’ai le sentiment que le sujet des squatters n’est traité qu’à partir du moment où une collectivité veut aménager du terrain et construire. Nous avons été un acteur important de désquattage. À Tuband, ce sont 200 familles que nous avons relogées dans notre parc. C’est-à-dire que cette opération a permis la construction de 700 logements dans ce quartier. Ce qui devient choquant c’est si l’on demande aux bailleurs sociaux de mener ces opérations de désquattage et que l’on ne présente pas une offre locative en face. Cela produit du sous-logement social. C’est le cas à Sakamoto, où 114 cabanes ont été démolies sans offre de logement social en face. Les personnes ont été relogées dans notre parc classique, ce qui réduit l’offre.

    Et justement, où en est le projet de Sakamoto ?

    Aujourd’hui, ce projet d’écoquartier est revu par la mairie qui considère que ce n’est peut-être pas la bonne formule que de concentrer du collectif sur cette zone. Il était question de produire plus de 400 logements. Les différentes parties ont décidé de s’arrêter à cette phase d’étude sachant que la commune de Nouméa devrait poursuivre sous une autre forme l’aménagement de cette zone.

    Sur les grands projets en souffrance, qu’en est-il du Carré Rolland ?

    Une des difficultés, en Nouvelle- Calédonie, c’est un processus décisionnel particulièrement long. Plus le processus est long, plus il peut être remis en cause par les exécutifs successifs. Pour le Carré Rolland, à l’heure actuelle, les dossiers sont déposés auprès du bureau des agréments de Paris. L’État porte un avis positif sur cette opération. Il reste aux promoteurs privés de négocier les aspects financiers du dossier. Le problème c’est que le projet a été conçu dans une période faste, et qu’aujourd’hui chacun tente d’évaluer les risques encourus.

    Quels sont les projets qui vous semblent importants à poursuivre ?

    Il faut continuer les opérations de réhabilitation qui ont un impact considérable sur l’amélioration de la vie des gens.

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