Un livre. C’est le préjudice miraculeux de la librairie Calédo Livres, située rue Jean-Jaurès, en bas de la place des Cocotiers, où 10 cm d’eau sont montés après les fortes averses de jeudi matin. C’était la première fois que la pluie s’infiltrait dans la boutique, à la défaveur du passage des voitures, qui charriaient dans leur sillage des gerbes d’eau. Un seul livre a été perdu, mais la moquette qui recouvre le sol de la librairie en a pris un coup. « On a raclé l’eau jusqu’au soir, acheté des aspirateurs à eau en urgence, raconte Bénédicte Duchosal, cogérante de Calédo Livres, et maintenant on va voir ce que l’on va refaire, quand, comment, combien… On n’avait pas besoin de cela ». C’est une équipe fatiguée qui a reçu un expert pour estimer les dégâts, hier, mais qui gardait le sourire : « on va retenir une journée de cohésion pour l’équipe aussi ! », résume-t-elle. L’expert mandaté par l’assurance du commerce, David Bras du cabinet Exxcal, n’en est pas à son premier constat de ce genre de configuration pluvieuse, et en a profité pour dispenser des conseils. « Surélever les meubles autant que possible bien sûr, mais aussi installer des batardeaux aux portes est prudent ».

70 mm d’eau

en une heure

Le moral est moins bon quelques maisons plus haut, à la Funky Fripe, où Bettina Truchon est arrivée dans sa boutique au plus fort du déluge, jeudi matin. Le chiffrage du préjudice était hier toujours en cours mais déjà trois poubelles de vêtements confiés en dépôt-vente ont été remplies, qu’il va falloir rembourser aux clientes. Pour cette boutique, ouverte depuis six ans, « la réfection des trottoirs n’a pas arrangé le problème de l’évacuation d’eau ». La mairie, jeudi, a précisé que les 70 mm d’eau tombés en une heure s’étaient combinés à une marée haute, pour provoquer cette inondation qui a touché particulièrement les rues Alma, Clemenceau, de Sébastopol, Austerlitz, Jaurès, jusqu’au rond-point de l’aérodrome de Magenta. Du côté du port Moselle, la société Depol’NC a retiré de son système de dépollution des eaux pluviales, mis en place en juin, deux tonnes de déchets - végétaux principalement - alors que 440 kg s’y accumulent normalement en six mois.