Les derniers temps ont été paisibles, au squat du Val-Suzon. Pourtant, ce début d'année avait été marqué par de vives tensions. Fin 2011, des personnes affirmant représenter les propriétaires fonciers (le GDPL Bwei de Saint-Louis) avaient demandé le versement d'un loyer de 13 500 francs par foyer.
Au fil des discussions, et devant le refus d'une majorité de squatteurs, l'atmosphère s'était dégradée, comme nous le rapportions dans notre édition du 22 mars.

De 21 à 160 personnes

« Depuis l'article, il ne s'est plus rien passé », constate avec satisfaction l'un des anciens habitants du secteur. En réalité, d'autres membres du GDPL Bwei avaient déjà condamné cette demande de loyer, qui intervenait hors de tout cadre juridique. Et il semble que cela ait largement contribué à mettre fin aux négociations.
Le squat du Val-Suzon s'étend sur un terrain de 87 hectares, cédé par l'Adraf (Agence de développement rural et d'aménagement foncier) au GDPL Bwei en 1998.
Pendant des années, il a accueilli quelques familles seulement. Mais entre 2006 et 2008, la population est passée de 21 à 160 personnes.
Or, les clans reconnus propriétaires par l'Adraf étudient la possibilité de faire de cet endroit un lotissement tribal, destiné aux jeunes familles en recherche de terrain.
Une telle expérience a été menée à Dumbéa, où le GDPL Waka a créé un ensemble de 17 lots, sur un terrain de 135 hectares lui appartenant, en contrebas du Pic aux Chèvres.