Délené Watha, ouvrier dans une station maraîchère de Mouirange, a passé l'après-midi de samedi à travailler sur l'habitation de sa belle-sœur, près du lotissement Tonazzi. Les enfants sur le toit et les parents en bas, tous affairés à remonter les tôles sur la fragile charpente. Samedi soir, hommes, femmes et enfants, ils devaient être une bonne vingtaine à s'entasser dans les pièces étroites, sur un sol détrempé. Pas assez de matelas pour tout le monde et ceux qui sont disponibles sont gorgés d'eau.Sans toit ni matelasSi Délené Watha travaille sur la maison de sa belle-sœur, c'est qu'il va devoir y demeurer quelque temps. Sa propre habitation, une petite case rustique sans eau ni électricité, n'est plus qu'un amas de planches et de tôles effondrées sur un sol devenu marécageux. Autour, un groupe d'enfants joue et patauge. Les siens et ceux des cases voisines.« J'ai des choses à dire » affirme-t-il, la voix teintée de colère. « On nous laisse sans rien, ça n'est pas digne. Vendredi soir, nous avons été hébergés dans une salle polyvalente. Mais, dès samedi, on nous a fait partir alors que nous n'avons plus d'abri. Ils ont distribué quelques bâches et quelques tôles, mais pas à tout le monde. C'est pareil à l'école d'à côté qui avait servi de refuge. Les gens ont dû repartir. Pas de lit de camp, pas de matelas... au cours des prochaines nuits, beaucoup de gens vont dormir entassés les uns sur les autres dans les cases qui sont restées debout, mais sur un sol détrempé. »