Chaque année, pour emballer et transporter objets et denrées, les consommateurs calédoniens utilisent plusieurs dizaines de millions de sacs et sachets plastique de toutes sortes. Marqueurs indélébiles de la négligence et de l'incivilité humaine, ces emballages, tout spécialement les sacs de caisse qui sont les plus manipulés, sont un vrai fléau lorsqu'ils sont lâchés dans la nature. A terre, ils sont pratiquement indestructibles et peuvent polluer un paysage pendant des siècles, en mer on sait qu'ils représentent également un danger pour la faune, tout spécialement pour les tortues qui meurent de les confondre avec les méduses. Bon accueil Fort heureusement, l'heure est aujourd'hui à la prise de conscience de la nécessité de préserver davantage notre environnement. Dans ce cadre, il convient de saluer l'initiative prise par Sotrapa et Cellocal. Ces deux entreprises locales, leaders sur le marché de la fabrication et de la distribution d'emballages plastique, ont en effet décidé de ne plus fabriquer que des sacs de caisse et bientôt également des sacs-poubelles en plastique 100 % dégradable. « En début d'année, un premier essai de sac de caisse en plastique dégradable dans la petite distribution a trouvé un bon écho, tant auprès des consommateurs que des commerçants, rapporte Elisabeth Delarue, directrice commerciale de Sotrapa. D'où notre volonté d'en généraliser la production. Ce que nous avons pu faire grâce à l'implication de la grande distribution, qui s'est également mobilisée en faveur de la protection de l'environnement, et décidé de jouer le jeu malgré un prix un peu plus élevé des sacs dégradables qui coûtent environ 15 % plus cher que les autres. »Solution adaptée Pour Christophe Lagulle, l'ingénieur plasturgiste qui a mis au point la formule rendant le plastique dégradable, le choix de ce matériau est actuellement le meilleur possible. « D'abord, explique l'ingénieur, parce qu'il n'y a pas en Calédonie d'unité de recyclage des déchets plastique. Ensuite, les autres solutions en matière d'emballages dégradables, comme l'utilisation de sacs-papier ou à base d'amidon de maïs, ne sont pas totalement satisfaisantes. Les premiers participent à la déforestation et les seconds à la prolifération d'algues marines néfastes pour l'écosystème aquatique. »