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    Agriculture
  • LNC | Crée le 25.03.2003 à 21h00 | Mis à jour le 23.07.2016 à 15h37
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    Erica a été impitoyable. Au grand désespoir des agriculteurs, le cyclone a fini de ravager les cultures que la sécheresse avait déjà meurtries. Dix jours après le passage d'Erica, l'heure est à la reconstruction précise André Mazurier, président de la Chambre d'agriculture.

    Les Nouvelles calédoniennes : Quel est l'état des productions agricoles ?André Mazurier : Pour les productions végétales, ça tient en trois mots : tout est détruit. Avec des nuances en fonction de l'endroit. Pour les productions animales, ça va un peu mieux. Cette catastrophe vient s'ajouter au problème de sécheresse qui n'était pas trop important au sud de la Province sud mais drastique ailleurs. La veille du cyclone nous étions en train de discuter de ce que nous allions pouvoir faire à ce sujet. LNC : Justement, que faire pour l'après-Erica ?A.M. : Aujourd'hui, il n'y a plus de travail avec les productions végétales. Les terres sont gorgées d'eau et de détritus. Après le passage du cyclone, il faut attendre au moins quinze jours pour qu'elles soient à nouveau praticables. Une fois qu'on aura replanté, il faudra encore attendre les premières récoltes, selon les productions. C'est pourquoi il faut accélérer les indemnisations Cama. La Chambre d'agriculture s'est réunie jeudi dernier pour faire le point sur les besoins recensés par les élus. Je donne un exemple : c'est très bien les 1 000 Ret (régimes emplois temporaires) mis à disposition des sinistrés. Mais sur nos exploitations agricoles, il y a des salariés qui vont se retrouver au chômage après le passage du cyclone. Il faudrait une prise en charge de tout ou partie du salaire de ces travailleurs agricoles. Ensuite, il y aura toute la partie reconstruction. Qui n'a pas perdu un dock, un poulailler ? Il faut imaginer un vrai plan de reconstruction avec des normes à respecter. Il ne faudra pas reconstruire quelque chose avec les tôles qu'on aura pu récupérer sinon au prochain cyclone tout sera à refaire. Il faut donc déterminer des normes minimum et aider les agriculteurs avec des mesures de défiscalisation ou de soutien direct de la part de la puissance publique. LNC : La Cama n'indemnise que les pertes de production. Et le matériel ? A.M. : Oui, la Cama est là pour indemniser les pertes de productions agricoles mais pas les tracteurs, les réseaux d'irrigation, les barrières, les caisses d'emballages, les docks. Bien souvent, on a bricolé ce matériel nous-mêmes mais il est très pratique. Il peut y avoir des assurances pour le matériel agricole. Mais je connais peu d'agriculteurs qui sont assurés car cela coûte très cher. Et puis les situations sont exceptionnelles comme ça a été le cas avec la sécheresse puis avec le cyclone Erica. LNC : Justement, tout cela doit être très décourageant pour la profession ? A.M. : Ce n'est pas trop le courage qui va manquer. Ce qui va manquer le plus, c'est l'argent. Les gens aujourd'hui nettoient, réparent : ils sont dans l'action. Demain, ils auront besoin d'argent. Les plus découragés, ce seront peut-être les banquiers. LNC : Pourquoi selon vous les banquiers auraient-ils des hésitations ? A.M. : Les prix de la plupart des productions agricoles n'ont pas évolué depuis bien des années. Le prix de la viande au détail est élevé. Tout le monde le reconnaît. Le prix payé à l'éleveur a été réactualisé de 20 F en 1997. Ça faisait six ans qu'il ne l'avait pas été et ce réajustement nous était dû de 1991. Si ces 20 F du kilo avaient été payés, ça aurait fait 800 millions de plus pour les éleveurs. Et c'est pareil pour les productions végétales : le prix des pastèques par exemple est le même aujourd'hui qu'il y a vingt ans. Comment peut-on faire de la trésorerie dans ces conditions et imaginer que les banquiers suivent ? LNC : Les agriculteurs ne devront-ils pas diversifier leurs activités pour mieux gagner leur vie ? A.M. : C'est un débat. Il y a quelques années, la majorité de l'agriculture, c'était l'élevage. Mais ça ne dégageait pas assez de revenus pour vivre et bon nombre d'agriculteurs sont passés aux productions végétales. Pas par choix mais par nécessité car les prix de vente étaient trop bas pour assurer une rentabilité. Si la viande était payée à un prix décent, alors on n'aurait pas besoin de faire autre chose et ça laisserait de la place aux maraîchers et autres spécialités. Si chaque corps de métier était rentable, cela éviterait aux agriculteurs de toucher à plusieurs secteurs à la fois. Tout ça, c'est écrit dans le plan d'intégration du Psaar (programme stratégique agricole et agro alimentaire rural) et dans le programme agricole contractuel que nous avons mis en place. LNC : Qu'est d'ailleurs devenu le Psaar lancé il y a déjà près de trois ans ? A.M. : C'est un peu comme la bible : on l'a lit de temps en temps. Mais je veux surtout dire aux agriculteurs dans une situation comme aujourd'hui : il ne faut pas baisser les bras. Et aux banquiers : soutenez l'agriculture. Il ne faut pas qu'Erica soit un couperet pour les agriculteurs.

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