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  • | Crée le 29.05.2015 à 18h27 | Mis à jour le 05.08.2020 à 06h21
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    C'est une histoire invraisemblable à base de cochon rose et de Facebook. Ou comment une simple (fausse) information postée sur les réseaux sociaux peut prendre des proportions démentielles.

     

    Elle démarre mercredi, dans un bar de Nouméa, La Case, où se tenait une soirée intitulée « L'apéro rose ». « Pour être dans le ton, je suis venu en costard rose, et comme mascotte, j'ai acheté un petit cochon et une laisse rose », explique Jérôme, son propriétaire, contacté par téléphone.

     

    Au cours de la soirée, une femme semble avoir été attendrie par la condition du porcinet et a demandé à son propriétaire ce qu'il comptait en faire ensuite. « Un méchoui », lui a-t-il répondu sur le ton de la plaisanterie.

     

    Sauf que la blague a été prise au premier degré. D'où indignation. « Elle a appelé sa tante pour qu'elle vienne chercher l'animal, mais la discussion a dérapé avec elle un peu plus tard dans la soirée. » Du coup, le cochon, même s'il ne boit pas d'alcool, finit la soirée avec son propriétaire.

     

    Le lendemain, l'amie des cochons poste l'histoire sur son profil Facebook, qui prend une toute autre tournure. Elle se transforme en « toute l'équipe de la Case a tué le petit cochon. » Indignation générale, tollé et près de 500 partages… Sauf que l'info est complètement bidon.

     

     

     

    Personne ne sait vraiment si le petit cochon a été égorgé, ce n'est pas vraiment grave. Même sans avoir rien vu, on livre le détail qui tue.

     

     

     

     

    Et à ce stade-là de l'histoire, c'est tout juste s'il ne faut pas prévenir le conseil de sécurité de l'ONU.

     

     

     

     

    Certains tentent cependant de tempérer un peu, même s'ils sont inaudibles dans le flot d'indignations.

     

     

     

     

    Au cours de la journée de jeudi, le gérant de l'établissement, qui est donc soupçonné d'être impliqué dans cet abattage collectif, reçoit même des appels de menaces et d'insultes au restaurant. Un peu comme sur Facebook, où les commentaires avisés se succèdent au fil d'un nouveau post de la défenderesse de la cause animale.

     

     

     

     

    Inquiet de ces dérives virtuelles, le gérant prend alors des nouvelles du cochon auprès de son propriétaire. Et apprend qu'il (le cochon) se porte comme un charme.

     

    « Pour prouver qu'on ne l'avait pas tué, j'ai même dû prendre le cochon en photo avec l'édition du journal du jour » poursuit Jérôme, le propriétaire du cochon, qui se dit « effaré» par l'ampleur prise par l'histoire.

     

    Le voilà. Précisons que son œil vitreux est dû à une mauvaise utilisation du flash.

     

     

     

     

    Et cet après-midi, Jérôme a même été contacté par celle qui est à l'origine de toute cette affaire sur Facebook. « Elle veut réellement l'adopter », explique-t-il.

     

    Ne lui restera plus qu'à lui trouver un nom.

     

     

    [ACTUALISATION samedi 30 mai, 19h30]

     

     

    Après la diffusion de cette histoire, certains fins limiers du web sont formels : le cochon figurant sur les photos prises au cours de la soirée…

     

     

     

     

    … et celle prise le lendemain par celui qui était encore son propriétaire, n'est pas le même animal.

     

     

     

    Preuve, selon eux, que le cochon a bien été tué au cours de la soirée, avant que son propriétaire n'en rachète un autre, le lendemain.

     

    Cette version de l'histoire a été rapportée par plusieurs participants à la soirée, mercredi soir, après des propos tenus par une partie du personnel du restaurant et une partie des cuistots. Ces derniers auraient montré un marteau et un couteau, caché sous un drap dans les cuisines, assurant qu'ils allaient devoir abattre la bête.

     

    « Une mauvaise plaisanterie », assure Jérôme, le gérant de l'établissement, qui a reçu dès le lendemain puis le surlendemain, la visite des services d'inspection vétérinaire. « Ils n'ont rien constaté d'anormal, assure-t-il. Et je n'avais pas de porc à la carte », ajoute-il en souriant, même s'il finit par être lassé de l'ampleur prise par cette affaire.

     

    « Avant de publier mes posts, j'ai cherché à vérifier les faits », assure de son côté Manon, à l'origine de l'histoire sur Facebook. Même si elle admet que personne n'a été directement été témoin du supposé abattage de cochon. Le lendemain, on lui aurait rapporté le fait que le propriétaire du cochon était gêné. 

     

    Alors, s'agit-il vraiment du même cochon ? Pour notre part, nous préférons ne pas trancher cette épineuse question qui doit être confiée à de véritables spécialistes. Le mieux serait encore que les Experts (Miami, Manhattan ou Las Vegas) s'emparent de l'affaire. Un logiciel de reconnaissance faciale (porcine) par exemple devrait pouvoir résoudre ce mystère.

     

    Seule certitude absolue, à ce stade de l'enquête : lors de cette soirée, l'alcool n'a pas favorisé l'intelligence mais plutôt les propos vifs et les insultes. Chaque camp a fini par se braquer contre l'autre, enfermé dans ses certitudes.

     

    Jérôme, le désormais ex-propriétaire du cochon, assure qu'il a ramené la bête dans sa cage après la soirée et qu'il gambade désormais « à Dumbéa, dans un parc, chez une copine ». Car il s'est rendu compte qu'un cochon avait une odeur… particulière et qu'il pouvait difficilement le garder en pension chez lui. Heureusement que Jérôme a des copines sympas.

     

    Il voulait faire de ce cochon la mascotte de cette soirée « apéro rose ». La prochaine fois, il devra trouver une autre idée. Un flamant rose pourrait faire l'affaire. Mais plutôt en peluche.

     

     

    Pierrick Chatel

    pierrick.chatel@lnc.nc

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