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  • © 2018 AFP | Crée le 13.01.2018 à 00h22 | Mis à jour le 05.08.2020 à 07h59
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    Des Tunisiens protestent contre les mesures d'austérité dans la localité de Siliana, au sud de Tunis, tard le 11 janvier 2018 Faouzi DRIDI-AFP

    La flambée de contestation sociale en Tunisie contre les mesures d'austérité met en évidence la fragilité du compromis démocratique mais manque de relais politique pour changer en profondeur la situation.

    Q: Comment comparer ce mouvement aux précédentes mobilisations, récurrentes ces dernières années?

    Si le déclencheur cette année a été une loi de finances prévoyant des augmentations d'impôts après une année de forte hausse des prix, "le fond des revendications reste le même que depuis 2011", souligne Selim Kharrat, un analyste politique tunisien.

    Les protestataires réclament avant tout dignité et travail, les slogans de la révolution qui avait renversé la dictature en 2011("travail, liberté, dignité nationale").

    Ce sont également "les mêmes populations qui portent ces revendications: des jeunes au chômage, qui souvent ne trouvent pas d'autres moyens que les émeutes pour exprimer leurs revendications en l'absence de réseaux formels de concertation, notamment à l'échelle locale", souligne M. Kharrat.

    Mais si auparavant les heurts se produisaient à l'issue de manifestations généralement pacifiques, "l'explosion de violence a été quasi immédiate" en ce début d'année, souligne le politologue tunisien Hamza Meddeb. Ce chercheur rattaché à l'Institut de relations internationales Chatham House, basé à Londres, explique cela par une "colère sociale très forte" et une "classe politique de plus en plus coupée de la population".

    S'il est difficile de quantifier la mobilisation pour comparer les troubles récents à la dernière grande vague en date en 2016, la tension semble retomber plus rapidement. La perspective d'un couvre-feu, décrété des jours durant il y a deux ans, paraît s'éloigner pour le moment avec une accalmie constatée depuis jeudi soir.

    Q: Est-ce que l'opposition pilote la contestation comme l'assure le gouvernement?

    La campagne Fech Nestannew ("Qu'est-ce qu'on attend"), initiée par des militants et des membres de la société civile en début d'année contre la loi de Finances 2018, est proche du Front populaire, un parti de l'opposition de gauche.

    "Mais c'est donner beaucoup de crédit à cette campagne que de penser qu'elle est derrière la vague de contestation actuelle", souligne M. Meddeb.

    Les rassemblements pacifiques auxquels elle appelle durant la journée mobilisent peu. Nombre de protestataires, échaudés par les promesses non tenues après les précédentes contestations, rejettent tous les partis politiques, y compris le Front populaire.

    La mobilisation est surtout forte la nuit. "Beaucoup des mouvements sont spontanés, ils naissent de la vraie colère d'une jeunesse désenchantée", souligne M. Meddeb. On y trouve notamment "des éléments apolitiques qui veulent juste en découdre, des éléments politiques qui cherchent l'escalade et la radicalisation, et des éléments criminels qui profitent des troubles" pour piller et braquer.

    Mais la contestation d'une jeunesse paupérisée "n'a que peu de relais politique", souligne-t-il, d'autant qu'aucun parti ni syndicat ne souhaite voire tomber le gouvernement, à l'approche des élections municipales (2018), présidentielle et législatives (2019).

    Q: Quels scenarii pour la suite?

    Pour Hamza Meddeb, à défaut de relais, ce mouvement n'aura "aucune conséquence sur le système politique et la stabilité du pays" et risque fort de s'essouffler après le septième anniversaire de la révolution, dimanche.

    "Si la situation venait à s'enliser au-delà, il pourrait y avoir un remaniement en signe de concession", estime-t-il.

    C'est la réponse qui a été privilégiée à de multiples reprises face aux contestations sociales ces sept dernières années.

    Mais M. Kharrat avertit: un remaniement "ne fait que repousser le problème et accumuler les frustrations". "Or, plus on tarde à apporter une réponse aux revendications des régions et populations marginalisées, plus les mobilisations risquent de devenir explosives".

    Les troubles risquent d'entraîner un nouveau tour de vis, comme le montre la réponse avant tout sécuritaire du gouvernement. Le centre de réflexion International Crisis Group (ICG) a d'ailleurs mis en garde jeudi contre une "tentation" d'un retour à l'autoritarisme.

    Mais pour M. Meddeb, en dépit d'une présidentialisation croissante du régime contraire à l'esprit de la Constitution de 2014, cette tentation "ne peut se matérialiser" en raison de l'équilibre des pouvoirs.

    "Le pays est dans un entre-deux très inconfortable, entre une démocratie qui a failli et une deuxième révolution impossible", chaque contre-pouvoir cherchant à préserver ses acquis.

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