Thierry Santa, lors de son discours après son élection à la tête du Congrès. (Photo Julien Cinier)

Comme cela était prévisible, Thierry Santa, secrétaire général du Rassemblement, a donc été élu à la présidence du congrès, dans un contexte de recomposition du paysage politique du côté du camp non-indépendantiste.

Au-delà de ce fait politique, il convient de souligner trois éléments marquants de l'épisode de ce matin.

Premièrement, Gaël Yanno ne s'est pas représenté à sa propre succession. Après l'éclatement du groupe UCF et l'annonce que les votes du groupe Calédonie ensemble allaient se porter sur le candidat des Républicains, l'ex-président du congrès aurait recueilli trois voix.

Les deux autres points peuvent ensuite paraître anecdotiques mais sont révélateurs d'un nouvel état d'esprit qui semble régner au sein des non-indépendantistes.

Thierry Santa (Rassemblement - Les Républicains), tout frais émoulu président de l'institution, a tenu à ce que le président du gouvernement, Philippe Germain (Calédonie ensemble) siège à ses côtés lors du traditionnel discours.

D'après les observateurs attentifs de la vie politique locale, c'est une première.

La raison de ce geste symbolique ? Thierry Santa s'en est expliqué dans son discours. « Je lance officiellement un appel au président du gouvernement. Cher Philippe, lui a-t-il dit, provoquant les rires de l'assistance, l'apaisement doit se retrouver dans l'institution que tu présides. »

La nouvelle donne oblige Calédonie ensemble à calmer ses ardeurs vis-à-vis de ses partenaires, de tous bords politiques. Nous y reviendrons dans notre édition papier à paraître demain.

Le dernier fait marquant, c'est qu'il est traditionnellement d'usage pour un président nouvellement élu de rendre hommage à son prédécesseur, même s'ils sont les pires ennemis du monde.

Oubli ou volonté délibérée ? Thierry Santa n'a eu aucun mot directement pour Gaël Yanno, qui redevient « simple » élu du congrès et qui apparaît décidément comme le grand perdant de cet épisode politique. Révélateur aussi de l'ambiance qui règne désormais entre le groupe Les Républicains, présidé par Sonia Backès, (ex-UCF) et ce qui reste du groupe UCF après son éclatement ?

Pierrick Chatel

A lire, dans votre édition papier de demain, compte-rendu, analyse complète et réactions.