Au lendemain de son passage à Wallis et Futuna, François Hollande a connu un second lundi dans le Pacifique avec la première journée de sa visite en Polynésie française. Très attendu sur ce terrain, le Président de la République a annoncé solennellement une révision des conditions d'indemnisation des victimes des essais nucléaires, menés pendant trente ans par la France. Il a également reconnu leur "impact" sur l'environnement et la santé en Polynésie. Le chef de l'Etat a ainsi répondu, au moins partiellement, à une vieille revendication des associations de défense des victimes comme des élus polynésiens devant lesquels il s'exprimait sous un vaste chapiteau dressé dans les jardins de la présidence polynésienne. Il s'agit, a estimé François Hollande, de "tourner la page du nucléaire".

Le chef de l'Etat a été chaleureusement applaudi aussi quand il s'est engagé à ce que l'Etat accompagne le développement du service d'oncologie au centre hospitalier de Tahiti. Les Polynésiens considèrent que les essais sont la cause de nombreux cancers dans l'archipel.
Autre annonce très attendue : la "dette nucléaire" ou "milliard Chirac" (en francs, soit l'équivalent de 150 millions d'euros aujourd'hui), une dotation annuelle qui visait à compenser la perte d'activité économique engendrée par la cessation des essais en 1996, "sera sanctuarisée" et "son niveau sera dès 2017 rétabli à plus de 90 millions d'euros".