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  • © 2016 AFP | Crée le 30.03.2016 à 18h35 | Mis à jour le 05.08.2020 à 06h07
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    Des chevaux jouent dans le haras polonais de Janow Podlaski, le 3 mars 2016 JANEK SKARZYNSKI-AFP

    Narines dilatées et queue dressée, de superbes pur-sang arabes traversent au galop le paddock du célèbre haras polonais de Janow Podlaski, une entreprise publique prestigieuse qu'on dit aujourd'hui menacée par le maquignonnage... politique.

    Vieux de deux siècles, le domaine situé dans la partie Est défavorisée de la Pologne, près de la frontière avec le Belarus, est le principal élevage de pur-sang en Europe.

    Il attire une foule d'acheteurs fortunés lors des ventes aux enchères annuelles, où des cheikhs du Golfe côtoient des éleveurs tels que Shirley Watts, femme du batteur des Rolling Stones Charlie Watts.

    Appréciés pour leur vitesse, leur endurance et leur beauté, les ancêtres de ces pur-sang étaient élevés par des Bédouins dans les déserts d'Orient.

    Ils sont arrivés en Pologne aux XVIe et XVIIe siècles comme butin gagné lors de guerres avec l'empire ottoman. Puis l'amour des Polonais pour leurs montures a contribué à faire d'eux des icônes d'élégance chevaline et de liberté.

    Pepita, une jument plantureuse à la robe blanche et grise, s'est vendue 1,4 million d'euros lors de la vente "Pride of Poland" en 2015.

    Mais ce prix record n'a pas suffi pour permettre à l'éleveur Marek Trela - une sommité - de garder le poste de directeur du haras qu'il occupait depuis près de vingt ans.

    Le parti conservateur Droit et Justice (PiS) l'a en effet limogé abruptement en février, quatre mois à peine après son arrivée au pouvoir, en même temps que son tout aussi respecté confrère Jerzy Bialobok, patron de l'élevage d'étalons de Michalow, situé dans le sud de la Pologne.

    C'est un économiste, Marek Skomorowski, qui a pris la direction de Janow Podlaski, en concédant ne pas connaître grand-chose au monde des chevaux.

    - Indignation -

    L'ampleur des protestations - des critiques émises depuis l'étranger, des manifestations de rue et des pétitions pour obtenir le retour des deux hommes - a pris tout le monde par surprise, alors que Marek Trela et Jerzy Bialobok voyaient affluer des offres d'emploi du Proche-Orient.

    "Je suis embarrassé et dépassé par le soutien que j'ai reçu de grands éleveurs dans le monde", a dit M. Trela à l'AFP, tout en soulignant qu'il préférait "rester chez lui".

    L'Agence de propriété agricole (ANR), organisme public qui coiffe les haras, a d'abord expliqué son licenciement par la mort soudaine en octobre de la jument Pianissima, estimée à trois millions d'euros, de complications intestinales.

    Puis le ministre de l'Agriculture Krzysztof Jurgiel, a déposé plainte pour "irrégularités financières" lors de récentes transactions lucratives.

    Mais l'ANR a offert une version bien différente quand il s'est agi de la mort similaire - survenue déjà sous la nouvelle direction - de Preria, une jument précieuse confiée à Janow par Shirley Watts.

    Le chef de l'agence, Waldemar Humiecki, a demandé une enquête, mais il a observé que ce genre de mal intestinal était "apparemment fréquent chez les chevaux".

    La Conférence européenne des organisations de chevaux arabes (ECAHO) a réagi publiquement: dans une lettre ouverte, son président Jaroslav Lacina s'est dit "personnellement abasourdi par la situation et les mesures prises en Pologne".

    L'élevage de chevaux nécessite une expérience pratique et "je n'ai pas connaissance d'une telle expérience chez les nouveaux responsables" de cette activité en Pologne, a-t-il écrit.

    - Le PiS place ses hommes -

    Le remaniement à la tête de ces deux haras n'est qu'un volet de l'opération en cours: arrivé au pouvoir à l'issue des législatives en octobre, le PiS a rapidement commencé à placer ses hommes à la tête des entreprises publiques, au nom de son mot d'ordre de "Bon changement".

    La valse des directeurs a touché le poids lourd du cuivre KGHM, le grand assureur PZU, le premier groupe polonais d'énergie PGE et la compagnie gazière et pétrolière PGNiG, entre autres.

    Le secteur public représente environ 20% du PIB en Pologne, un pays de 38 millions d'habitants qui jouit d'une croissance pratiquement ininterrompue depuis la chute du communisme en 1989.

    Le PiS présente sa politique comme étant motivée par la recherche de plus d'égalité sociale et d'un renforcement de l'Etat face au monde des affaires.

    Mais les critiques y voient une traditionnelle assiette au beurre, et cette politique a déclenché un certain nombre de controverses, touchant notamment le Tribunal constitutionnel et les médias publics.

    "Malheureusement, il y a autour du PiS plein de gens, appelons-les +habiles+, qui ne cherchent qu'à promouvoir leur carrière", a dit à l'AFP Witold Orlowski, un analyste du cabinet de conseil PricewaterhouseCoopers (PWC).

    Selon un autre expert, qui préfère rester anonyme, les managers installés par le PiS font penser "à des habitués des jeux vidéo qui cherchent à piloter des Dreamliners", et un "exode de dirigeants de haut vol" a débuté.

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