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    Nouvelle Calédonie
  • Jean-Frédéric Gallo | Crée le 10.05.2017 à 08h08 | Mis à jour le 05.08.2020 à 07h06
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    Depuis ce week-end, le phénomène météorologique ne cesse de changer de vitesse et de trajectoire, rendant le travail des prévisionnistes de Météo-France NC difficile et, par conséquent, celui de la Sécurité civile ardu. Photo Thierry Perron

    Météo. Alerte 2 sur les Loyauté, alerte 1 maintenue sur une partie de la province Sud, puis levée à Païta, Dumbéa et Nouméa … Difficile de comprendre comment et où se déplace le cyclone. Mais il faut avouer que Donna est instable.

    Ce n’est pas une partie de cache-cache. Le cyclone Donna est bien là. Il vient même de s’abattre sur Ouvéa, faisant encore preuve d’une puissance redoutable (lire plus bas). Il devrait se déplacer lentement vers le sud, chargé d’eau et conservant des vents puissants. Lentement ! C’est bien là tout le problème. Depuis maintenant samedi, l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie a été placé en pré-alerte cyclonique. Et c’est dès lundi que l’alerte de niveau 1, signifiant l’arrivée du phénomène dans moins de 18 heures, a été déclenchée. 24 heures plus tard, pourtant, rien ne s’était passé du côté du Grand Nouméa, dont l’économie tournait au ralenti, visiblement pour rien. Un excès de zèle de la part de Météo-France et de la Sécurité civile ? Pas réellement. Ce cyclone de mai réserve en fait bien des surprises. Si la trajectoire a été jusqu’à hier identique aux prévisions, d’autres facteurs sont à prendre en considération.

    Principe de précaution
    « Le cyclone, dimanche, se déplaçait à une vitesse de 18 km/h, explique-t-on à la direction de la Sécurité civile. Les estimations le plaçaient donc, au moment du déclenchement de l’alerte 1, à 18 heures de la province Sud. Il a tout d’un coup baissé sa vitesse à moins de 5 km/h. Ce qui change évidemment sa progression et nos prévisions. » 
    Un principe de précaution face à un phénomène bien vicieux. 
    « Lorsque nous avons eu à passer, lundi soir, l’ensemble de la province Nord et des Loyauté en alerte deux, le cyclone a également ralenti sa progression. » Résultat : des mises en alerte précoces. Lors du passage de Cook, le mois dernier, Météo-France avait été surpris par l’accélération subite du phénomène. Et si le pire avait été évité, les vents puissants, en traversant la Grande Terre, avaient détruit ou partiellement détruit près de 200 habitations en quelques heures et causé le décès d’une personne. Cette fois-ci, le principe de précaution a été respecté. 
    « Les Calédoniens, sous prétexte qu’ils ne l’ont pas encore, pensent qu’il est passé, s’agace un sauveteur. Mais c’est faux. Le fait de lever l’alerte 1 pour 
    finalement la relancer quelques heures plus tard aurait créé encore plus de confusion. Notre priorité c’est la sauvegarde de la vie humaine. Sur la côte Ouest, dans le Nord, ça râle déjà car finalement Donna ne se dirige pas sur eux. Mais qu’aurait-il fallu faire ? »
    Hier après-midi, à 17 heures, Donna faisait peut-être sa dernière surprise en changeant de trajectoire. « Ce cyclone est particulier car il arrive très tard dans la saison mais également car il s'est fortement intensifié lundi lorsqu'il était au nord d'Ouvéa, décrypte Julien Leduc, prévisionniste à Météo-France. D'heure en heure, il s'est ralenti notamment au contact des eaux plus froides de la Grande- Terre. Ce sont les flux directeurs en altitude du phénomène qui pilotent son déplacement et sa vitesse. Il suffit qu'un flux prenne le dessus sur un autre pour que sa trajectoire et sa vitesse évoluent ». Alors qu’il devait passer entre les îles Loyauté et la Grande-Terre, le phénomène est passé sur Ouvéa, pour s’installer cette nuit sur Lifou sous forme de dépression tropicale forte, pouvant générer des rafales de 150 à 180 km/h. Donna devrait enfin s’affaiblir, sans pour autant se volatiliser. Les fortes pluies pourront atteindre 200 mm en 24 heures sur la moitié Sud de la côte Est, l’extrême Sud et aux Loyauté. Sur le Sud et le Sud-Ouest, ce sont tout de même des rafales de 100 km/h qui sont attendues ce matin.

    Lire également en page 12, 16, 20 et 42 de votre édition papier.

    À Ouvéa et à Lifou, Donna vécue avec angoisse

    Sur le passage du cyclone, Ouvéa a été relativement épargnée, d’après les derniers bilans. Après avoir ralenti, le cyclone a accéléré vers le nord de Lifou, faisant craindre de gros dégâts. Dans la nuit de mardi à mercredi, le phénomène météorologique était attendu sur Maré.

    Donna a été vécue avec anxiété. Tout au long de la journée d’hier, les habitants des Loyauté ont suivi de près l’arrivée du cyclone dont la trajectoire a évolué au fil des heures. Avant d’arriver sur Ouvéa, « le cyclone s’est décalé à l’est, évitant l’île, et accélérant vers le nord de Lifou », explique Julien Leduc, prévisionniste chez Météo-France NC. Conséquence, Ouvéa a été balayée par d’intenses rafales de vent à partir de midi. « Il y a eu ensuite une accalmie. On a cru que Donna était définitivement passé. À 15 heures, il y a eu, de nouveau, beaucoup de vent, encore plus fort que ce qu’on avait vécu », raconte Louis Waneux, secrétaire général de la mairie d’Ouvéa. Sur l’île, trois centres d’hébergement ont accueilli près de 90 personnes dont une vingtaine de clients de l’hôtel du Paradis d’Ouvéa. Il était encore trop tôt pour faire un bilan précis du sinistre mais « nous avons recensé quelques dégâts matériels comme des tôles arrachées au nord de l’île. Pour l’instant, et fort heureusement, nous n’avons pas eu de signalement de personne disparue ou blessée ». Au fil des heures, c’est à Lifou que l’inquiétude a grandi malgré le passage de Donna du stade de cyclone tropical à celui de dépression tropicale forte. Face aux éléments déchaînés, la population s’est confinée dans les maisons ou dans les internats des collèges de Wé et Chépénéhé, transformés en centre d’hébergement. « Le vent a forci vers 16 heures. Les cocotiers tombent autour de la maison et les tôles volent, c’est costaud », décrit Marc, un habitant du sud de Lifou. Dans la nuit, Donna se dirigeait vers Maré. « Il se désorganise peu à peu », prévient Julien Leduc. Mais les risques étaient encore importants.
    J.-A. Gallien-Lamarche

    180

    km/h. Cette nuit, les prévisionnistes redoutaient que le cyclone ne s’installe au-dessus de Lifou sous forme de dépression tropicale avec des vents atteignant les 180 km/h en rafales.

    Repères

    Les alertes hier soir
    L'alerte 2 ce matin à  4 heures était maintenue sur les communes de Lifou et Maré.
    L'alerte 1 était maintenue à la même heure dans les communes du Mont-Dore, de l'île des Pins et de Yaté. 
    L’ensemble des alertes est levé depuis mardi, 18 heures, sur les communes de La Foa, Sarraméa, Farino, Moindou, Bourail, et depuis ce matin 4 heures sur Nouméa, Dumbéa, Païta en province Sud mais également sur Ouvéa.
    Hienghène, Touho, Poindimié et Ponérihouen en province Nord. 

    À propos des écoles
    Les établissements scolaires situés sur les communes qui ne font plus l’objet d’une alerte peuvent donc rouvrir ce mercredi.
    Pour les établissements scolaires des communes de la province sud encore placées en alerte 1 : leur ouverture « dépendra de l’évolution de la situation météorologique ».

    Des foyers dans le noir
    Hier soir, l’ensemble des foyers de Lifou, soit 3 427 clients d’EEC, étaient privés d’électricité. À Canala, (22 foyers à Ouassé), Houaïlou (les régions de Ba, Méomo et Kaora, 160 foyers au total), ainsi qu’à Ouvéa (180 foyers au nord de Saint-Joseph), les réseaux d’Énercal ont été impactés, privant toute la nuit les habitants d’électricité. Les équipes d’EEC et d’Énercal interviendront dès demain.

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