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  • © 2020 AFP | Crée le 22.11.2020 à 19h25 | Mis à jour le 22.11.2020 à 19h31
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    La mannequin Shirley Pitta poses lors d'un entretien avec l'AFP à Sao Paulo, le 7 novembre 2020 NELSON ALMEIDA-AFP

    Gloria Maria et Shirley rêvaient depuis toutes petites de défiler pour de grands couturiers, mais les podiums ont longtemps paru inaccessibles à ces jeunes femmes noires, dans un Brésil miné par le racisme.

    Leur rêve s'est pourtant réalisé début novembre, lors de la dernière édition de la Sao Paulo Fashion Week, principal événement de mode du pays.

    Une édition pas comme les autres : non seulement elle était virtuelle, avec les vidéos en ligne des défilés à cause de la pandémie de coronavirus, mais le nouveau règlement imposait également qu'au moins la moitié des mannequins soient noires ou indigènes.

    Un changement sans précédent, grâce au travail d'associations pour l'égalité raciale, qui a permis aux deux jeunes femmes de trouver leur place sur les podiums.

    Auparavant, les griffes faisaient souvent défiler seulement une ou deux mannequins noires au milieu de blondes aux yeux bleus comme la célèbre top-model Gisele Bundchen, dans un pays où plus de la moitié de la population est noire ou métis.

    Dernier pays d'Amérique à avoir aboli l'esclavage, en 1888, le Brésil a vu le débat sur le racisme structurel ravivé avec la mort de Joao Alberto Silveira Freitas, homme noir de 40 ans tabassé à mort jeudi soir par des agents de sécurité blancs dans un supermarché Carrefour, à Porto Alegre.

    Les images insoutenables de l'agression ont circulé sur les réseaux sociaux vendredi, jour férié national de la Conscience noire.

    - "Une serviette sur la tête" -

    Mais pour Shirley Pitta, le racisme structurel se manifeste aussi au quotidien dans le manque de représentativité de la population noire dans les médias.

    "J'ai mis beaucoup de temps à me trouver belle. À la télé, je ne voyais jamais de gens comme moi", dit la jeune Brésilienne de 21 ans, qui a déjà posé pour des magazines renommés comme Vogue, Elle ou Marie Claire.

    Son histoire de Cendrillon des temps modernes a finalement attiré l'attention des médias : avant d'être repérée en 2018, cette jeune femme aux cheveux courts et aux pommettes saillantes vendait des brochettes avec sa mère près d'un zoo à Salvador de Bahia (nord-est), sa ville natale.

    "On y allait tous les jours, même le dimanche, du matin au soir", raconte-t-elle entre deux défilés.

    Quand elle était petite, Shirley avait honte de ses cheveux crépus : "j'enroulais une serviette sur ma tête pour les cacher".

    "C'est important que les enfants noirs comprennent que ce n'est pas un problème de ne pas avoir de cheveux lisses, nos cheveux sont magnifiques", insiste-elle.

    - "Aller de l'avant" -

    Même si des personnes de son entourage lui disaient qu'elle pourrait être mannequin, Gloria Maria Siqueira, 17 ans, également originaire de Bahia, ne croyait pas trop en son avenir dans la mode.

    "Je pensais que je n'y arriverais jamais. Je n'avais pas confiance en moi, je ne me trouvais pas assez belle", raconte cette adolescente à la coupe afro, qui donne à présent des interviews au siège de l'agence internationale Ford à Sao Paulo.

    "Maintenant, je sais que je peux explorer le monde", ajoute cette jeune Brésilienne qui admirait dès son enfance des top-models noires comme l'Américaine Naomi Campbell ou l'Australo-soudanaise Adut Akech.

    Plus jeune d'une fratrie de sept enfants, elle rêve à présent de poser pour le Péruvien Mario Testino, un des photographes de mode les plus renommés au monde.

    "Souvent, les gens se sentent inférieurs parce qu'ils sont différents et tentent de ressembler aux canons de beauté traditionnels. Mais ils ne savent pas que c'est cette différence qui les rend uniques", poursuit Gloria Maria.

    Shirley, elle, n'a pas l'intention de regarder en arrière : "Maintenant que nous sommes entrées (dans le monde de la mode), ce n'est pas le moment de penser au passé, on veut aller de l'avant".

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