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  • © 2020 AFP | Crée le 09.10.2020 à 18h25 | Mis à jour le 09.10.2020 à 18h26
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    La police allemande évacue un immeuble squatté "Liebig 34" dans la banlieue est de Berlin, le 9 octobre 2020 Odd ANDERSEN-AFP

    Un nouveau symbole du Berlin libertaire est sur le point de disparaître avec l'évacuation, prévue vendredi, de l'immeuble "Liebig34", dont les habitants se disent démunis face à la flambée des loyers dans la capitale allemande.

    Jusqu'à 5.000 représentants des forces de l'ordre pourraient être mobilisés par l'opération, une partie de Friedrichshain, à l'est de la ville, est bouclée depuis plusieurs jours et survolée quotidiennement par un hélicoptère : l'impressionnant dispositif vise à expulser les derniers locataires barricadés dans cet ancien squat légalisé, devenu un haut-lieu de la gauche radicale.

    Cet espace "anarcho-queer-féministe", à la façade couverte de graffitis et de banderoles, offre depuis 1999 un refuge à une quarantaine de femmes, personnes trans et intersexes. Un bar et un centre culturel autogérés permettent au collectif de récolter une partie des montants nécessaires pour acquitter le loyer.

    "Ce projet alternatif permet de rassembler des personnes qui veulent penser le monde différemment. Mais il constitue un symbole anticapitaliste qui gêne", s'émeut Antonio Porete, membre des premiers squatteurs de l'immeuble, arrivés en 1990.

    Après la chute du mur de Berlin, des pâtés de maisons entiers, laissés à l'abandon à l'est de la capitale, ont été investis par des étudiants, jeunes créatifs, artistes ou des militants venus de Berlin-Ouest Certaines occupations ont ensuite été légalisées.

    Sous la pression immobilière, nombre de ces repaires alternatifs ont disparu ces dernières années, ravissant à Berlin une partie de son identité bohème et branchée.

    - Débordements ? -

    C'est un investisseur controversé, Gijora Padovicz, déjà propriétaire de plusieurs centaines de logements berlinois, qui n'a pas renouvelé fin 2018 le bail de 10 ans accordé à "Liebig34". L'homme d'affaires est souvent accusé de laisser ses biens se dégrader pour mieux les récupérer et augmenter ensuite les loyers.

    Face au refus des habitants de quitter leur logement, l'investisseur a intenté un procès, remporté en 2019.

    Les locataires, qui ne payaient plus leur loyer depuis la fin du bail, s'attendaient à leur expulsion.

    Mais pour éviter que la situation dégénère dans ce lieu considéré comme un point d'ancrage de la sphère autonome européenne, les autorités berlinoises ont prévenu à l'avance de la date d'évacuation: le 9 octobre, à l'aube.

    Elles redoutent des débordements similaires à ceux de novembre 1990, lorsque l'évacuation d'un squat d'une rue voisine avait dégénéré pendant trois jours en bataille de rue avec les policiers, provoquant même l'éclatement de la coalition municipale de gauche de l'époque.

    "Nous nous préparons à toute éventualité, notamment des attaques contre nos collègues", a indiqué à l'AFP Patricia Brämer, porte-parole de la police.

    - Gentrification -

    A la veille de l'expulsion, certains irréductibles montraient parfois le bout de leur cagoule sur l'un des balcons bariolés désormais chargés en chariots de supermarché, tessons de bouteilles ou fil de fer. Nul ne sait combien ils sont encore dans l'immeuble de quatre étages.

    Les sympathisants du collectif, qui ont organisé de nombreuses manifestations de soutien ces derniers mois, veulent apaiser les esprits et rappellent l'enjeu véritable de la bataille : la lutte contre la flambée des loyers.

    "Face à la gentrification accélérée des métropoles européennes, ce lieu offrait la possibilité à certains de se loger à moindre frais", explique Sabine Pöll, membre d'une association de locataires contre les loyers chers.

    Car cette maison d'angle de quelque 1.300 m² est située dans un endroit résidentiel de premier choix où les prix de l'immobilier ont beaucoup augmenté.

    Les loyers ont doublé en dix ans à Berlin, métropole de quatre millions d'habitants où, malgré la très grande superficie, le manque de logements devient criant.

    Pour y faire face, la municipalité a instauré en 2020 une nouvelle loi visant à geler et encadrer des loyers pendant cinq ans dans le parc privé. Mais plusieurs recours juridiques, toujours en cours, empêchent son application définitive

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