David Battie ne s’attendait pas à ça. Parti en kayak le lundi 5 septembre de l’île des Pins, avant d’enchaîner sur la Grande Terre par du stand-up paddle, de la marche, de la course à pied et du VTT, l’aventurier de 36 ans, lancé dans une traversée en solitaire de la Calédonie, n’a « pas eu une goutte de pluie depuis les deuxième et troisième jours » de son périple, lui qui a « parcouru 620 kilomètres » en trente et un jour. 

« Si tôt dans l’année, c’est inquiétant. Les creeks sont quasiment à sec. J’ai de grandes difficultés à m’hydrater. Pour trouver de l’eau, sachant qu’avec cette chaleur je bois 3,5 litres par jour et qu’il m’en faut aussi pour faire la cuisine, je suis obligé de modifier mes plans, de quitter la ligne de crête pour descendre dans les rivières au fond des vallées. » 

Ce mercredi, le professeur d’EPS et formateur à l’université se trouvait « au fond de Hienghène, entre Tendo et Bas-Coulna ». Il estime son trajet à « encore dix jours à pied jusqu’au fleuve Diahot », plus cinq jusqu’à Bélep avec une large partie « en kayak dans une mer souvent mauvaise à cet endroit ». Motivé « même si les proches commencent à manquer » et en forme malgré le fait d’avoir « perdu beaucoup de poids sur le haut du corps », le vainqueur 2005 du Grand Prix des raids du Nord et de la Gigawatt trouve, au milieu d’étapes « durant parfois onze heures », le temps de s’émerveiller devant la nature calédonienne. 

« Dans un affluent de la Tipindjé, j’ai vu des anguilles plus grosses que mon bras. Un peu avant, sur les hauteurs de Pouembout, sur une sorte de green à 700 mètres d’altitude, où on trouve des anciens ronds de case, il y avait des cerfs partout. Des dindons, aussi. J’ai joué à cache-cache avec eux. C’était magique. J’ai surnommé ce lieu la tribu suspendue. J’ai aussi croisé quelque chose entre une araignée avec des piquants, une mante religieuse et un scorpion. Elle était assez grosse et mesurait dix centimètres. Pas très envie de la toucher ! » 

En revanche, David Battie ne rencontre « toujours aucun humain » dans sa « diagonale du fou ».

Pour revivre les épisodes précédents du périple de David, c'est ici et là.