[20 heures] La cour d'assises vient de rendre son délibéré : Bianca Tein-Poawi est condamnée à une peine de 30 ans de réclusion assortie d'une peine de sûreté de 20 ans. 

Ismaël Thavoavianon est condamné à 30 mois de prison, cette peine étant intégralement assortie d'un sursis avec mise à l'épreuve : durant cette période, il aura l'obligation de travailler et de se soigner.

Salvadore Thavoavianon est condamné à 8 mois de prison avec sursis.

Les jurés ont suivi les réquisitions de l'avocate générale à la lettre . 

Le compte rendu d'audience complet de ce procès à lire dans votre édition de demain jeudi, en pages Pays.

[15h55] L'avocate générale Céline Fortesa, qui défend les intérêts de la société, vient d'achever ses réquisitions. Elle a demandé à la cour d'assises de condamner Bianca Tein-Poawi à une peine de trente ans de réclusion criminelle, assortie d'une période de sûreté de 20 ans. La représentante du ministère public défend la thèse d'un « plan préparé depuis plusieurs jours » par l'accusée, « une personnalité atypique avec des cassures profondes ».

L'avocate générale a par ailleurs demandé à la cour de condamner Ismaël Thavoavianon, à l'époque le petit ami de Bianca Tein-Poawi à une peine de 30 mois de prison et son cousin Salvadore à 8 mois de prison avec sursis. Ils sont tous les deux poursuivis pour « recel et destruction ».

Les deux jeunes ont accompagné l'accusé dans un périple après la mise à mort de Daniel Monteiro. Ils n'étaient pas présents sur la scène de crime mais savaient que la voiture - celle de Daniel Monteiro - à bord de laquelle ils ont effectué le périple était volée. Ils l'ont incendié après une sortie de route à Bourail.

[12h50] C'est un fait particulièrement rare qui vient de se produire, au deuxième jour du procès de Bianca Tein-Poawi, accusé du meurtre de Daniel Monteiro.

Alors que Me Laurent Aguila, l'avocat de la partie civile, était en train de plaider, il a été interrompu par Bianca Tein-Poawi qui l'a insulté. En conséquence, le président de la cour d'assises a ordonné l'expulsion de l'accusée.

Plus tôt dans la matinée, elle s'en était déjà prise verbalement à Me Aguila en l'insultant.

Le conseil des parties civiles s'était adressé à l'accusée en lui demandant si elle avait des déclarations à faire. « Vous savez ce que c'est de souffrir. Vous avez une conception de la justice comme vous l'avez indiqué dans les courriers que vous avez adressés au juge d'instruction. Alors je vous en conjure, parlez », s'était-il adressé à Bianca Tein-Poawi, en haussant parfois le ton, dans une question aux airs de plaidoirie. L'effet a été immédiat :

« J'ai pas envie de parler. J'en ai rien à foutre de vous. T'es qui toi ? a interpellé l'accusé à l’adresse du conseil, avant de lancer : je vous emmerde tous, j'en ai rien à foutre bande de bâtards, j'ai pas envie de parler ».

Après cet incident, ses avocats avaient fait passer un message écrit au président de la cour d'assises, indiquant que Bianca Tein-Poawi ne souhaitait pas rester dans le box des accusés lors de la plaidoirie de l'avocat de Daniel Monteiro. Cette demande avait été refusée car non conforme à la loi.

Les seules fois où l'accusée a cherché à s'exprimer, l'effet a été désastreux.

La veille, Bianca Tein-Poawi s'était tenue la tête dans les bras durant toute l'audience, en apparence fatiguée et shooté par la prise d'anxiolytiques ajuste avant l'audience. Elle avait refusé de s'exprimer. L'instabilité et l'explosivité de sa personnalité n'a pas résisté à l'étincelle provoquée par la question de Me Aguila.