L'angoisse est à son comble du côté des cultivateurs, dont les récoltes vulnérables ont assez peu de chance de passer la nuit.

Poteaux électriques arrachés, récoltes noyées, déchiquetées par les rafales. A l’approche du cyclone Cook, le souvenir du passage de Erica et de Béti hante plus que jamais les esprits des agriculteurs. 

« C’est une catastrophe à cette époque de l’année où on s’apprête à faire les premières récoltes » déplore Guy Moulin, vice-président de la FNSEA. Cultivateur de légumes à Bourail il a commencé à défaire les bâches de ses serres. « Elles ne résistent pas sinon, et elles arrachent toute la structure avec ». 

Les tuyaux et les câbles des systèmes d’irrigation sont également mis à l’abri. Tout ce qui est susceptible de s’envoler est rangé, ou solidement sanglé. « On a plus qu’à attendre, mais on est très inquiet, on s’attend au pire » souffle l’agriculteur. Si le cyclone emporte tout, c’est trois à six mois de travail qui seront perdus, il faudra tout reprendre à zéro, voire de plus loin si le matériel est endommagé. » 

Si tous les agriculteurs ont souscris à une assurance CAMA, le président de la FNSEA rappelle que « ça ne suffira pas ». Moins inquiétés par le cyclone, les éleveurs installés dans les plaines basses ont pris le soin d'éloigner le bétail des cours d'eau, et des zones inondables. 

« Ce qui nous inquiète le plus c’est la casse avec le vent » note Guy Monvoisin, président du syndicat des éleveurs. « Mais les animaux sentent le danger, ils s’éloignent souvent tout seul. » 

Une cellule de crise avec l’Apican et la chambre de l’agriculture devrait être activée dans le courant de cette semaine, ou de la semaine prochaine, pour constater les dégâts et convenir d’une indemnisation des dommages causés par une catastrophe naturelle.